NAISSANCE DU MONOTHÉISME

Les Hébreux et la naissance du judaïsme

Les croyants des trois religions monothéistes – le judaïsme, le christianisme et l’islam – se proclament tous « fils d’Abraham ». Abraham, né à Our à l’embouchure de l’Euphrate, aurait, selon les textes religieux, entendu l’appel de Dieu lui demandant d’aller s’établir en terre de Canaan. La Bible évoque le parcours des Hébreux vers ce pays. Abraham aurait quitté la Mésopotamie vers 1800 av. J.-C. pour marcher vers la « Terre promise ». Les traditions juive et musulmane font des deux fils d’Abraham, Ismaël et Isaac, les fondateurs des peuples arabe (Ismaël) et juif (Isaac). Selon la Bible, le peuple élu séjourne en Égypte pendant plusieurs générations pour fuir la famine. Le prophète Moïse conduit le peuple hébreu hors d’Égypte vers 1250 av. J.-C. C’est l’Exode, durant lequel il reçoit de Yahvé (Dieu) les Tables de la Loi, sur lesquelles sont gravés les dix commandements.

Le long périple du peuple hébreu, d’après la Bible.

Ce texte est fondateur du monothéisme : Yahvé devient le Dieu unique des Hébreux. Leur religion, le judaïsme, se définit par l’engagement à respecter les lois contenues dans la Torah (qui inclut les dix commandements), pour accéder à la vie éternelle. Du xiie au viiie s. av. J.-C., le judaïsme se développe en Palestine. Au xe s. av. J.-C., les règnes des rois David et Salomon marquent l’apogée des Hébreux et du royaume d’Israël. Salomon fait construire à Jérusalem le Temple, dont subsiste encore un vestige, le « mur des Lamentations ». Avec les guerres et les divisions, les Hébreux voient ensuite le déclin et la perte de leur indépendance. L’Assyrie, les Babyloniens, les Grecs et les Romains deviennent successivement les maîtres de la Palestine. Au cours des derniers siècles avant notre ère, les Hébreux se dispersent (diaspora) sur tout le pourtour de la Méditerranée. Au iie s. de notre ère, la rigueur de l’occupation romaine met fin à la présence des Juifs en Palestine. Les juifs de la diaspora, dans le monde entier, conservent leur foi et leur identité religieuse.

Chandelier à sept branches, bas-relief hébraïque. Musée du Louvre, Paris.

La naissance du christianisme

Le christianisme est né en Palestine à l’époque où elle était occupée par les Romains. Une partie du peuple juif reconnaît alors en Jésus de Nazareth l’envoyé de Dieu (ou Messie) qu’ils attendent. Il est le Fils de Dieu selon les Évangiles, texte fondateur du christianisme. Formé de quatre récits, ce texte relate la vie et les enseignements de Jésus, envoyé par Dieu le Père pour sauver les hommes du péché et leur apporter la vie éternelle ; il rapporte non seulement les enseignements de Jésus mais aussi ses actions, ses miracles et sa résurrection après sa mort sur la Croix. Jésus et ses compagnons, les apôtres, qui sont les premiers chrétiens, font partie du peuple juif. Après sa mort, les disciples du Christ convertissent au christianisme non seulement de nombreux Juifs, mais aussi d’autres habitants de l’Empire romain – en Asie Mineure, en Grèce, dans les villes portuaires et à Rome, notamment. L’apôtre Paul joue dans ces premières conversions un rôle majeur ; dans ses Épîtres, il précise la doctrine du christianisme, qui doit s’adresser à tous les hommes, quelles que soient leur origine et leur religion.