La Première Guerre mondiale ruine l’Europe
Les empires coloniaux. En 1900, le partage du monde entre les grandes puissances est quasiment achevé.
En 1900, la totalité du territoire de l’Afrique et une partie de celui de l’Asie sont des colonies européennes. La Chine et l’Amérique du Sud sont sous la dépendance économique de l’Europe. Les Européens investissent des capitaux aux États-Unis, qui accueillent chaqueannée un million de ressortissants issus de différents pays d’Europe. Une forte rivalité divise les États européens sur le contrôle géographique et économique de différentes régions du monde. Quatre empires – allemand, austro-hongrois, russe et turc – se disputent l’Europe centrale et les Balkans. Le 28 juin 1914, l’assassinat à Sarajevo de l’héritier d’Autriche par un nationaliste serbe plonge l’Europe tout entière dans la guerre, par le jeu des alliances et des intérêts en vigueur. La Serbie, la Russie, la France, le Royaume-Uni, suivis en 1915 par l’Italie, s’opposent à l’Autriche-Hongrie, à l’Allemagne et à la Turquie. L’Allemagne envahit le nord-est de la France. Les batailles de la Marne en 1914, celles de Verdun en 1916 repoussent l’offensive allemande, mais les combats menés dans les tranchées sont horribles. En 1918, malgré le retrait de la Russie, la France et les Alliés l’emportent, grâce à leur supériorité numérique et industrielle. Ils ont bénéficié du renfort des États-Unis. Les vainqueurs imposent leurs conditions de paix. Le traité de Versailles (1919) ampute l’Allemagne de territoires (dont l’Alsace-Lorraine, restituée à la France), lui impose de payer de lourdes réparations, et limite son potentiel militaire. La guerre a causé de part et d’autre 10 millions de morts et autant de blessés. Elle a dévasté de nombreuses régions et désorganisé l’économie. Les Arméniens sont victimes d’un génocide commis par les Turcs. La Russie connaît une grande famine.
D’une guerre à l’autre
En 1917, deux révolutions ébranlent la Russie ; le tsar est renversé en février ; en octobre, les communistes prennent le pouvoir et confisquent les usines et les terres des grands propriétaires. Le parti communiste de Lénine et de Trotski gagne la guerre civile et crée l’URSS (Union des républiques socialistes soviétiques) en 1922. Après la mort de Lénine en 1924, Staline engage l’URSS dans une politique de collectivisation forcée des terres et des industries. Des millions de personnes sont déportées au goulag. L’URSS devient une grande puissance industrielle et militaire.
En Allemagne, les nazis profitent de la rancœur suscitée par le traité de Versailles et de la hausse du chômage – conséquence de la crise économique mondiale de 1929 –, pour accéder en 1933 au pouvoir. Leur chef, Hitler, met en place une terrible dictature et exerce sa folie meurtrière contre les Juifs, les Tsiganes, les handicapés, les homosexuels, les opposants politiques.
Édouard Daladier, président du Conseil français, signant les accords de Munich le 30 septembre 1938 devant Hermann Göring (à g.) et Hitler (à d.).
L’Allemagne nazie s’allie avec l’Italie fasciste et avec le Japon – qui attaque la Chine en se livrant à des atrocités. En 1938, l’Allemagne annexe l’Autriche et la Tchécoslovaquie. Hitler et Mussolini soutiennent la guerre de Franco contre les républicains espagnols. En France, le Front populaire gagne les élections en 1936, mais ne reste que deux ans au pouvoir ; il apporte une embellie dans la vie des travailleurs, en imposant notamment l’institution des congés payés. Cependant, la France de 1938 n’a pas surmonté la crise ; elle demeure divisée politiquement, et sans réactions face à la menace représentée par Hitler et le nazisme.