LE XIXe SIÈCLE

La révolution industrielle

Crystal Palace, palais d’exposition en fonte et en verre édi é à Hyde Park pour abriter la première des expositions universelles en 1851.

La révolution industrielle débute en Angleterre au cours de la seconde moitié du xviie s. Elle est à la fois le fruit d’innovations techniques, des besoins croissants en charbon et de la croissance démographique – favorisée par les progrès de l’agriculture. Les réserves de bois s’épuisant, la sidérurgie a besoin de charbon pour chauffer les hauts-fourneaux. L’invention par Watt de la machine à vapeur (1769) entraîne des progrès techniques considérables : grâce à elle, on peut extraire plus facilement le charbon dans les mines, actionner les machines dans les ateliers travaillant le textile ; la locomotive et le bateau à vapeur sont inventés. Les usines se multiplient. Les industries se développent dans les régions minières, en Europe et aux États-Unis. Au cours de la seconde moitié du xixe s., une deuxième révolution industrielle commence avec l’invention de l’électricité, la découverte de la transformation de la fonte en acier et les débuts de l’exploitation du pétrole.

Une nouvelle société

Les nouveaux modes de transport permettent aux hommes et aux marchandises de voyager bien plus rapidement. L’Europe occidentale se couvre de lignes de chemin de fer. La voie ferrée qui traverse les États-Unis facilite la colonisation du « Far West ». Le bateau à vapeur favorise l’arrivée d’émigrants européens sur le continent américain. Avec l’essor des échanges commerciaux, de nombreuses régions se spécialisent dans un type de production spécifique. L’exode rural s’accélère : il y a trop de bouches à nourrir dans les campagnes, pas assez de bras pour travailler dans les villes. De nombreux artisans devenant ouvriers, la classe ouvrière est en pleine expansion. Ses conditions de vie sont particulièrement rudes : longues journées de labeur, travail des enfants, logements exigus et insalubres, maladies et alcoolisme. Le xixe s. connaît de nombreuses révoltes ouvrières, comme celles des canuts, à Lyon (1832). Des écrivains dénoncent les causes de la misère et proposent des modèles de société égalitaire ; ils sont les précurseurs de l’anarchisme, du socialisme, du communisme.

La Ire Internationale, fondée à Londres en 1864, est victime de ses divisions. Vers 1875, la doctrine de Karl Marx s’impose dans le monde ouvrier européen ; la IIe Internationale, fondée en 1889, réaffirme la doctrine marxiste de la lutte des classes. Néanmoins, le xixe s. voit le triomphe du système économique, du mode de vie et des idées d’une bourgeoisie enrichie par la révolution industrielle. En Europe et aux États-Unis, patrons et financiers défendent le libéralisme, soit la liberté de créer des entreprises et de les exploiter à leur convenance pour faire des profits. Les ouvriers obtiennent cependant la reconnaissance du droit de grève et du droit syndical. Toute la société profite des progrès de la médecine, notamment dus à la découverte de vaccins (Pasteur, Jenner). Les gains de productivité permettent de réduire le coût de nombreux produits agricoles et de consommation. À la fin du siècle, la durée moyenne de vie a augmenté. La baisse de la mortalité a pour conséquence l’essor démographique de l’Europe.