LA RENAISSANCE ET L’ABSOLUTISME

Les grands changements culturels du xvie siècle

La Renaissance est un vaste mouvement culturel et artistique qui débute à la fin du Moyen Âge. Elle commence en Italie, où elle se manifeste par un retour à l’art gréco-romain de l’Antiquité et par la recherche de l’harmonie des formes. La plupart des peintures et des sculptures représentent des scènes religieuses. Michel-Ange excelle dans ces deux arts, ainsi qu’en architecture. Les guerres d’Italie lancées par François Ier ont pour conséquence favorable la diffusion en France des idées de la Renaissance. François Ier fait ainsi venir en France des architectes italiens pour construire les châteaux de la Loire.

Église S.Maria della Salute, de style baroque, à Venise (1631), par Baldassare Longhena.

L’humanisme, mouvement littéraire et scientifique, donne à l’homme et aux valeurs humaines une place prépondérante. Grâce au développement de l’imprimerie, les idées humanistes sont diffusées dans toute l’Europe par toutes sortes d’écrits : littéraires, historiques, philosophiques, scientifiques, religieux. Un moine allemand, Martin Luther (1483-1546), est à l’initiative de la Réforme, schisme qui se produit au sein du christianisme, d’où naîtra le protestantisme. Luther dénonce certaines pratiques de l’Église comme les indulgences (rachat en argent des péchés), le culte de la Vierge et celui des saints. Il préconise l’étude personnelle de la Bible et autorise le mariage des prêtres. Luther est excommunié par le pape en 1520.

Le protestantisme devient majoritaire au nord de l’Europe occidentale ; l’Allemagne se divise entre États catholiques et États protestants. En France, la montée du protestantisme, propagé par Calvin, est réfrénée de manière brutale lors des guerres de Religion (massacre de la Saint-Barthélemy en 1572). La Contre-Réforme (ou Réforme catholique) s’ensuit, qui redéfinit (jusqu’à aujourd’hui) l’essentiel des dogmes du catholicisme romain ; elle coïncide avec l’essor d’un art baroque magnifiant la puissance de l’Église et la piété.

La monarchie absolue en France au xviie siècle

La première moitié du xviie s. en Europe est marquée par de nombreuses guerres. La guerre de Trente Ans (1618-1648) fera 12 millions de morts en Allemagne. Elle oppose les puissances catholiques dirigées par les Habsbourg d’Autriche et d’Espagne aux États protestants du nord de l’Europe, soutenus par la France – qui annexe à cette occasion l’Alsace. Avec 20 millions d’habitants, la France est alors l’État le plus peuplé d’Occident. Durant cette période, les rois de France ne cessent d’accroître leur autorité sur le royaume.

Costumes français vers 1660. Seigneur en rhingrave-jupon avec rabat au cou et canon de dentelle aux jambes. Dame en robe et manteau traînant.

Henri IV rétablit la paix civile en promulguant en 1598 l’édit de Nantes, qui reconnaît aux protestants la liberté de conscience. Louis XIII et Richelieu renforcent les prérogatives de l’État. Louis XIV, à partir de 1661, concentre entre ses seules mains tous les pouvoirs : par lettre de cachet du roi, un sujet est emprisonné sans jugement.

Louis XIV persécute les protestants et révoque l’édit de Nantes en 1685. La société se divise alors en trois ordres : le clergé et la noblesse, qui disposent de nombreux privilèges, et le tiers état, qui rassemble les bourgeois et le peuple. La plus grande partie de la population française est paysanne. Pendant le « siècle de Louis XIV », l’art et la littérature classiques sont encouragés et s’épanouissent. La fin du règne du Roi-Soleil est assombrie par des années de grande disette, conséquence de défaites militaires aggravées par des hivers très rigoureux.