FIN DE LA MONARCHIE ABSOLUE

Le siècle des Lumières* : le xviie siècle

À la fin du xviie s., en 1688, la révolution menée par le peuple anglais mettait un terme à la monarchie absolue. Au cours du siècle suivant, grâce à de nombreuses découvertes scientifiques, la connaissance et la compréhension du monde progressent considérablement. Les philosophes joueront un rôle majeur dans sa transformation : Montesquieu prône la séparation des pouvoirs, Voltaire la liberté d’opinion, Rousseau la souveraineté du peuple. Diderot dirige la rédaction d’une œuvre gigantesque, l’Encyclopédie (1751-1772), dont les auteurs, au nom de la raison et du progrès, dénoncent l’absolutisme et les superstitions religieuses. Les idées et les connaissances sont diffusées dans les salons, dans les loges maçonniques. Les almanachs populaires, colportés dans les campagnes, s’en font l’écho. À l’issue de la guerre d’Indépendance (1775-1782), les Américains s’affranchissent à leur tour, avec l’aide française, du joug des Anglais et imposent leur souveraineté – les femmes, les Indiens et les esclaves sont toutefois les grands absents de la Déclaration d’indépendance. Les deux États anglo-saxons, Angleterre et États-Unis, constituent désormais des modèles politiques : un Parlement élu y vote les lois et décide des impôts ; les libertés y sont garanties.

Un sans-culotte vers 1792. Il porte la carmagnole (veste courte), le pantalon de matelot et le bonnet révolutionnaire. À droite, costume de la fin du XVIIIe s.

La Révolution française

Le tiers état représente 96 % de la société française, mais n’a aucun droit politique. La bourgeoisie, qui en forme l’élite, voit son ascension bloquée par toutes sortes d’archaïsmes. Les paysans sont révoltés par la domination exercée par les seigneurs et par les injustices qu’ils subissent – nobles et clercs sont par exemple dispensés de la taille. En mai 1789, devant les difficultés économiques et face au mécontentement grandissant de ses sujets, Louis XVI réunit les états généraux (rassemblant les représentants des trois ordres). Les députés du tiers état, majoritaires, se proclament Assemblée nationale constituante au nom de la souveraineté du peuple. Le 14 juillet 1789, le peuple parisien prend la Bastille ; dans toute la France, les paysans se révoltent contre les seigneurs. Le roi et la noblesse doivent accepter le drapeau tricolore, l’abolition des privilèges, la Déclaration des droits de l’homme affirmant les principes de liberté et d’égalité, et le régime parlementaire. C’en est fini de la monarchie absolue et de l’Ancien Régime. Le pape et les monarques européens condamnent la Révolution, qu’ils redoutent dans leur pays ; ils incitent Louis XVI à s’enfuir. En septembre 1792, sous la pression du peuple parisien, la république est proclamée. La patrie est sauvée de l’invasion autrichienne et prussienne grâce à une importante armée de volontaires (victoire de Valmy ; création de la Marseillaise).

Prise de la Bastille (14 juillet 1789). Peinture de Jean-Pierre Hoüel. Musée de la Préfecture de police, Paris.

Une nouvelle assemblée, la Convention, abolit la royauté ; la République devient démocratique avec l’élection au suffrage universel masculin. En janvier 1793, Louis XVI est guillotiné. Les sans-culottes imposent des mesures d’égalité sociale. L’esclavage est aboli dans les colonies. Face à la coalition des rois d’Europe, qui menace le pays, et pour mettre un terme à la guerre civile qui ravage l’ouest de la France, la Terreur est imposée par le Comité de salut public. Les luttes politiques entre les différents groupes républicains mènent à la guillotine Danton, puis Robespierre. En juillet 1794, sa chute marque la fin de l’élan révolutionnaire. La république bourgeoise et modérée ne survit pas au coup d’État de Bonaparte en 1799.