LE GRAND ESSOR DE L’OCCIDENT

La formation de la monarchie française

En 987, Hugues Capet  devient roi de France et fonde la dynastie des Capétiens. La Provence, le Dauphiné, le Lyonnais, la Franche-Comté, la Lorraine, les Ardennes ne font pas encore partie du royaume. Les premiers rois capétiens ne sont réellement maîtres que d’un domaine peu étendu, situé en Île-de-France. Ils n’ont aucune autorité sur les fiefs, dont les plus importants sont le comté de Bretagne, le duché de Normandie et le comté de Toulouse. Les Capétiens instaurent le principe de la monarchie héréditaire en désignant et faisant couronner leurs fils héritiers de leur vivant. Peu à peu, ils agrandissent le domaine royal en annexant la plupart des grands fiefs, grâce à des mariages, des héritages et des achats, ou encore par conquête. Le roi, sacré dans la cathédrale de Reims, est considéré comme l’« élu de Dieu ». Trois rois vont renforcer l’autorité de la royauté : Philippe II Auguste, vainqueur à Bouvines en 1214 ; Louis IX, dit Saint Louis ; Philippe IV le Bel.

Seigneur et dame du XVe s. Seigneur en jaquette plissée, manches pendantes et maheutres aux épaules ; dame coifée du hennin.

En 1314, le domaine royal couvre la plus grande partie du royaume. Le roi d’Angleterre, ancien duc de Normandie, n’a plus qu’un fief autour de Bordeaux. L’ordre capétien règne dans le Languedoc et à Toulouse, depuis la « croisade » menée contre les cathares. Le roi dispose d’une cour dotée d’institutions politiques (le Conseil) et judiciaires (parlements de Paris et de province). Il lève l’impôt, bat la monnaie, rassemble l’ost et rend la justice dans tout le royaume avec le concours des baillis et des sénéchaux. Durant la guerre de Cent Ans (1337-1453), la France est occupée à deux reprises par les Anglais. Cependant, le sacrifice de Jeanne d’Arc (1431) et la libération totale du pays (1453) renforcent l’autorité du roi de France. La victoire de Louis XI  (1461-1483) sur Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, contribue à l’agrandissement du territoire de la France. Louis XI ouvre la voie vers la monarchie absolue.

Essor, crises et reconstruction en Occident

Les principaux circuits commerciaux aux XIIIe et XIVe s.

Le xiiie s. est marqué par l’essor croissant des villes et des échanges commerciaux, par le développement de la monnaie et de la production textile. De grandes foires rassemblent marchands des villes de la mer du Nord et de la Méditerranée ; les premiers vendent des pièces de drap, les seconds, des soieries et des épices ramenées d’Orient. Paris, les villes du nord de l’Italie (Venise, Gênes), celles des Flandres (Bruges, Gand) connaissent un grand essor. L’Église crée des universités. Les xive et xve s. sont traversés par une série de troubles et de malheurs. Les guerres et les mauvaises récoltes entraînent hausse des prix et famine. En 1348 débute une terrible épidémie de peste – dont sera victime un habitant sur trois ! La production agricole chute, le brigandage se généralise, de nombreux paysans se révoltent et forment des jacqueries. À la fin du xve s., la conjoncture économique s’améliore : les seigneurs baissent le montant des redevances ; ils affranchissent de nombreux serfs pour attirer une main-d’œuvre devenue rare. L’utilisation de nouvelles teintures permet à la production textile de reprendre. Les bourgeois des villes s’enrichissent grâce au commerce et à la finance. En 1450, Gutenberg invente la presse à imprimer et met au point le procédé typographique (imprimerie).