LES GRANDS FLUX SUR LA TERRE

Les grandes migrations de population

Le monde compte environ 245 millions de migrants internationaux (soit un peu plus de 3,3 % de la population mondiale). La plupart d’entre eux ont quitté leur pays dans l’espoir d’améliorer leur situation matérielle et celle de leur famille. Si les pays d’origine sont donc moins développés économiquement que les pays d’accueil, seuls 37 % des migrations dans le monde ont lieu d’un pays en développement vers un pays développé. La destination est ainsi moins souvent un pays développé qu’un autre pays en développement offrant un niveau de vie plus élevé ou davantage d’emplois. Par ailleurs, la majorité des mouvements migratoires sont internes aux différents continents. L’Asie vient en tête avec 30 % des migrants internationaux (dont 8 % dans les pays du Golfe), suivie de l’Amérique du Nord (26 %), de l’Europe (26 %) et de l’Afrique (10 %). En Europe (qui compte près de 9 % d’immigrants contre 3 % en 1960), environ 54 % sont originaires de ce même continent, 27 % d’Asie, et 12 % d’Afrique. En France (8 % d’immigrés), ces proportions sont respectivement autour de 40 %, 14 % et 43 % (30 % du Maghreb).

On estime à plus de 15 millions le nombre de réfugiés ayant fui leur pays pour des raisons liées à des conflits ou à l’insécurité. Par ailleurs, beaucoup plus de personnes se déplacent à l’intérieur de leur pays que vers l’extérieur : ils seraient quelque 740 millions.

Après une période de forte croissance pendant laquelle l’immigration a été favorisée, à partir de la crise économique de la fin des années 1970, les pays industrialisés ont multiplié les obstacles à l’entrée des ressortissants étrangers. Corrigeant quelques idées reçues sur cette question et montrant l’effet bénéfique de la mobilité internationale sur le développement économique et social, le Rapport mondial sur le développement humain préconise la levée des barrières avec des mesures d’accompagnement.

Les flux de marchandises, de capitaux et d’informations

Les échanges commerciaux internationaux.

Depuis le milieu des années 2000, la Chine a émergé dans le commerce international dominé jusqu’alors par la « triade » U.E./États-Unis/Japon. Les pays développés pratiquent entre eux des échanges commerciaux équilibrés, fondés sur la libre concurrence des entreprises et le libre choix des consommateurs. Les pays développés du Nord achètent aux pays en développement (PED) du Sud certaines denrées alimentaires (café, bananes...), des matières premières (caoutchouc, fer, phosphates...) et des sources d’énergie (hydrocarbures, uranium, charbon...) contre des produits finis à forte valeur marchande (automobiles, ordinateurs, machines agricoles) – qu’ils vendent aux pays du Sud. Mais, dans le cadre de cet échange, les pays du Sud accumulent de lourdes dettes envers les pays du Nord. En outre, les entreprises européennes et nord-américaines délocalisent de plus en plus une partie de leur production vers l’Asie, où elles bénéficient d’une main-d’œuvre à très bon marché.

Les flux d’argent sous toutes les formes (espèces, chèques, cartes de crédit...) s’intensifient. Le dollar reste la monnaie de référence internationale. Avec l’essor fulgurant des moyens de communication, toutes les informations (texte, image, son) circulent désormais en temps réel entre les continents. Le téléphone, la télévision par satellite, Internet rapprochent les hommes de la planète. Ils assurent aussi la domination des États-Unis, dont quelques entreprises possèdent la plupart des brevets d’invention et d’exploitation.