LA LIBERTÉ

Libertés démocratiques

Au xviiie s., les philosophes des Lumières définissent la liberté comme un principe lié nécessairement à la qualité d’être humain. On peut définir la liberté comme l’état de quelqu’un qui n’est ni prisonnier ni esclave.

L’esclavage est la négation totale de la liberté humaine. Le prisonnier est la personne condamnée à une peine dite précisément « privative de liberté » : le détenu perd la liberté d’aller et de venir à sa guise. Mais privation de liberté ne signifie pas privation des droits. En France aujourd’hui, par exemple, les prisonniers ont accès au Défenseur des droits.

Pour la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, la liberté est « l’exercice des droits naturels de chaque homme », et c’est à la loi de fixer ce qui assure aux autres membres de la société « la jouissance de ces mêmes droits ». La liberté civile est le droit de faire ce qui n’est pas contraire à la loi et ne nuit pas à autrui. La liberté de conscience, la liberté d’expression, la liberté de résider à un endroit et de se déplacer sont des libertés individuelles, ainsi que la liberté d’association, que ce soit pour fonder une association, une entreprise, un parti politique ou un syndicat.

Libertés universelles

La Déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée par l’ONU (Organisation des Nations unies) en 1948, proclame « l’idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations ». Elle condamne toute forme d’esclavage ou de servitude, toute atteinte aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales. Elle défend par exemple la libre circulation des personnes (chacun doit pouvoir « quitter tout pays, y compris le sien » et y revenir s’il le souhaite) et l’exercice de la liberté politique, notamment des élections honnêtes, périodiques, au moyen du suffrage universel et du vote secret, donc non influençable.

Mais l’ONU sait aussi que l’exercice réel de tous ces droits et libertés doit faire l’objet de son effort constant, partout dans le monde. De nombreux pays ont un régime politique non démocratique : qu’ils soient gouvernés par un dictateur, par un parti unique, par l’armée ou par des dirigeants religieux, les élections n’y sont pas libres, et aucune divergence d’opinion, aucune opposition politique ne peut s’y exprimer sans crainte de représailles. La liberté religieuse n’est pas respectée dans de nombreux pays : soit parce qu’une seule religion y est imposée, soit parce que toute religion y est interdite (Corée du Nord).

La liberté d’association, de réunion pacifique dans un but particulier, est souvent cruciale ; elle comprend le droit d’adhérer à l’association de son choix mais aussi celui de n’adhérer à aucune. Or l’adhésion à un syndicat, par exemple, comprend des risques, parfois extrêmes, dans certains pays ; à l’inverse, l’adhésion peut être obtenue par la contrainte dans d’autres.

Le Génie de la Liberté, sur la colonne de Juillet, place de la Bastille, à Paris.

Dans les régimes dictatoriaux, les femmes subissent plus durement encore les atteintes aux libertés. Dans le cas extrême de l’Afghanistan des talibans, elles n’avaient aucune liberté : ni celle de s’instruire, ni de travailler, ni de se déplacer, ni de choisir leur vie sexuelle, ni de s’habiller librement. À l’image de Aung San Suu Kyi en Birmanie, les femmes peuvent aussi être figures de proue de la lutte pour les libertés démocratiques.