L’ÉGALITÉ

Vers une égalité de droit

Durant des millénaires, les sociétés humaines se sont organisées selon des principes inégalitaires, jugés alors naturels. Au xviiie s., Jean-Jacques Rousseau défend l’idée que dans un état de société, et non plus de nature, il ne peut y avoir d’homme supérieur à un autre, et que tous doivent avoir les mêmes droits. La pensée des Lumières pose l’égalité de tous devant la loi : quelles que soient les circonstances sociales, familiales, etc., tous les citoyens ont les mêmes droits et les mêmes devoirs. L’essor de ces idées aboutira à la Révolution française. En 1789, les représentants de la Nation abolissent les privilèges, et votent la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, qui affirme le principe d’égalité : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits » et la loi est « la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse ».

L’année 1848 voit l’abolition définitive de l’esclavage en France. Les lois définissant le « statut des indigènes » dans les colonies françaises demeurent cependant contraires au principe d’égalité. La IIIe République établit l’égalité devant l’obligation militaire : le tirage au sort des soldats est remplacé par le service militaire pour tous.

La devise de la République française – « Liberté, Égalité, Fraternité » – n’est pas une simple juxtaposition d’idéaux ; elle répond à une logique rigoureuse : l’égalité est la condition de la liberté ; l’une ne va pas sans l’autre.

Allégorie de l’Égalité. Musée Carnavalet, Paris.

Les discriminations : des atteintes au principe de l’égalité

Les mêmes règles valent pour tous. Exercer une discrimination à l’encontre de quelqu’un, c’est ne pas lui donner la chance de jouir des mêmes droits que les autres, en vertu d’un préjugé.

Les discriminations sont interdites par la loi française et combattues notamment par le Défenseur des droits et le Défenseur des enfants. Pour le code pénal français, le racisme et l’homophobie sont des circonstances aggravantes : la peine prévue est plus sévère. Le sexisme, discrimination exercée à l’encontre des femmes, est encore présent dans le monde entier. En France hier encore (jusqu’aux années 1960), une femme ne pouvait exercer un métier ni ouvrir un compte en banque sans l’accord de son mari ; elle n’est reconnue comme l’égale de l’homme pour diriger la famille que depuis 1970. Les personnes présentant un handicap physique ou mental subissent aussi trop souvent des discriminations.

L’histoire récente témoigne d’un nombre presque infini de discriminations. Le racisme, la xénophobie et l’antisémitisme ont atteint un sommet de barbarie avec les camps d’extermination nazis (Shoah). Certains hommes célèbres du xxe s. sont restés de grandes figures de la lutte pour l’égalité : le Mahatma Gandhi (dans l’Inde sous colonisation britannique), le pasteur Martin Luther King (contre la discrimination envers les Noirs aux États-Unis), ou Nelson Mandela (contre la ségrégation de l’apartheid, en Afrique du Sud).