Naissance à Florence
Fondé en partie sur une redécouverte du grand art de l’Antiquité et, plus généralement, sur une effervescence intellectuelle qui remet en cause les vieilles certitudes, le mouvement de la Renaissance naît, au début du xve s., à Florence : la métropole toscane conjugue puissance économique et financière, pouvoir politique fort, mécénat (les Médicis) et présence de créateurs hors pair. En sculpture se détachent Donatello, Ghiberti, Della Robbia, Verrocchio, etc. Le génie de Michel-Ange (sculpteur avant tout, même s’il fut aussi architecte, peintre et poète) domine le xvie s.
Moïse (statue destinée au tombeau du pape Jules II, vers 1515), marbre de Michel-Ange (église San Pietro in Vincoli, Rome): la puissance et l’énergie caractérisent l’art de cet immense artiste, qui sait communiquer au marbre les passions de l’âme.
Grand style et maniérisme
Lorsque la papauté devient la principale puissance d’Italie, le foyer de la Renaissance se déplace de Florence à Rome. Pendant tout le xvie s., la cité des papes est un gigantesque chantier : l’art s’y oriente vers l’expression de la grandeur. Avec Léonard de Vinci, la peinture atteint une perfection sans précédent (maîtrise du clair-obscur, par ex.). Le « grand style » des maîtres de la Renaissance triomphante est un mélange d’harmonie et de solennité : Michel-Ange avec la chapelle Sixtine ; Raphaël au Vatican, dans ses gigantesques travaux de décoration (les « loges » et les « chambres »), et Titien à Venise – ces deux derniers s’orientant vers un premier classicisme.
Le triomphe artistique de la Renaissance essaime partout en Europe. Les artistes de l’Europe du Nord visitent l’Italie (Bruegel l’Ancien, Dürer) et en rapportent des conceptions nouvelles non seulement sur l’art mais aussi sur le statut de l’artiste. L’expatriation d’artistes italiens en Angleterre, aux Pays-Bas, en Allemagne joue dans le même sens. En France, François Ier invite Léonard de Vinci, puis d’autres artistes italiens qui initieront l’école de Fontainebleau (le Primatice, etc.). Le Greco s’installe en Espagne (1577), où il introduit le maniérisme acquis à Venise et à Rome, et vers lequel le « grand style » de la Renaissance a évolué.
L’architecture de la Renaissance
Brunelleschi, qui a étudié les monuments antiques à Rome, est le promoteur de l’architecture de la Renaissance à Florence : il élabore un art fondé sur le système modulaire, la symétrie, la légèreté et l’harmonie. Ses successeurs, tel Alberti, ou Bramante, s’inspirent plus étroitement des exemples antiques, notamment dans l’usage des ordres. Après cette phase apparaît un mélange entre les règles du premier classicisme et leur transgression par le maniérisme (Palladio).
La villa Capra, dite « la Rotonda », construite à Vicence (Italie) vers 1569 par Palladio.
