L’art religieux du Moyen Âge
(ve s. ➝ xive s.)

L’art byzantin

L’Empire byzantin (ive-xve s.) est le lieu où la spiritualité chrétienne va s’exprimer en particulier dans les arts figuratifs, notamment la mosaïque et la peinture d’icônes. La civilisation byzantine élabore, à partir du plan des basiliques profanes romaines, le plan d’un sanctuaire marqué par le symbolisme religieux (coupole évocatrice du ciel, nefs représentant l’univers terrestre).


L’art de l’Islam

Au cours de ses conquêtes (viie-viiie s.), l’Islam côtoie des traditions aussi diverses que celles des chrétiens du Proche-Orient, de l’Iran sassanide, de l’Espagne wisigothique... L’art islamique puise son originalité dans la participation de ces multiples influences à l’élément fédérateur qu’est la religion musulmane. Un de ses caractères les plus visibles réside dans l’interdit de la représentation du vivant : il en résulte un art fondé sur le décor abstrait et sur la calligraphie, même si, localement, existent des miniatures ou des sculptures figuratives.


L’art roman

Le roman (xe-xiie s.) est le premier style architectural original en Europe occidentale depuis l’Antiquité. En France, l’architecture religieuse offre une grande diversité régionale (Autun, Vézelay, Sainte-Foy de Conques) : d’abord sous l’influence de l’ordre de Cluny, elle est marquée ensuite par l’austérité cistercienne (Fontenay, Le Thoronet). Les églises romanes deviennent de grands édifices à partir du xie s., avec portail sculpté, transept, chœur, déambulatoire. Le décor sculpté, ornemental ou figuratif, est parfois d’une exubérance fantastique, que l’on attribue à des influences orientales (Moissac). La peinture murale est très répandue en Italie, en France, en Catalogne, tandis que l’enluminure de manuscrits se pratique dans de nombreux monastères.


Nef de l’église de l’abbaye de Fontenay, France (XIIe s.): l’austère architecture de cette abbaye cistercienne est à l’image de la discipline qui y régnait.

L’architecture gothique

Chapelle haute de la Sainte-Chapelle, Paris (XIIIe s.): si l’art du vitrail était connu dès l’Antiquité, ce sont les grandes verrières de l’art gothique qui lui ont donné tout son éclat.

L’architecture gothique (xiie-xive s.) utilise dans ses cathédrales des dispositifs comme la voûte sur croisée d’ogives ou l’arc brisé pour mettre l’accent sur les structures (piliers), dont on découvre la capacité à répartir les forces de façon beaucoup plus efficace que dans la construction romane. Les murs cessent d’être porteurs et s’ouvrent pour accueillir les vitraux. Les édifices s’inondent de lumière et s’allègent en tendant symboliquement vers le ciel (cathédrales de Saint-Denis, de Laon, Notre-Dame de Paris). L’Angleterre connaît ses propres phases originales d’architecture gothique ; le style touche également d’autres régions en Europe (péninsule Ibérique, Scandinavie, etc.).