LA LITTÉRATURE AU XVIIe SIÈCLE

L’assassinat du roi Henri IV, en 1610, met fin à la période de conciliation ouverte par l’édit de Nantes (1598). Les auteurs subissent la censure religieuse et politique. L’Église catholique avait imposé progressivement depuis le concile de Trente (1563) une morale et le modèle d’un parfait gentilhomme chrétien conciliant ses devoirs envers son roi et Dieu. En France, Louis XIV exprime sa toute-puissance, en particulier après la mort de Mazarin (1661). Le château de Versailles, dont la construction commence à partir des années 1660, est le symbole de la domination royale.

Des influences

▶ La commedia dell’arte et la naissance de la comédie

Les comédiens italiens visitent Lyon, où Molière découvre dans leur jeu la vivacité que donne l’improvisation sur canevas et le comique de gestes.

Des hommes

▶ Les auteurs dramatiques de la tragédie

Corneille, sous Louis XIII, se fait l’écho avec le Cid du conflit déchirant la noblesse, partagée entre la morale féodale de l’honneur et le devoir d’obéissance au roi.

Racine, historien de Louis XIV, met en scène des héros antiques prisonniers de leur destin.

▶ Les moralistes

La Bruyère, La Fontaine, La Rochefoucauld dressent un tableau amusé ou amer de la société et des habitudes de leur temps. Pascal exprime la misère de la condition humaine et incite l’homme à faire « le pari » de l’existence de Dieu.

▶ Les prêtres

Fénelon s’interroge sur la place de l’homme dans la société et dans l’univers. Les fidèles attendent à l’entrée des églises, le jour de Pâques, écrit Mme de Sévigné dans ses Lettres, pour assister aux sermons des grands prêtres de l’époque (comme Bossuet, évêque de Meaux).

▶ Le public

Si la bourgeoisie se développe et offre aux artistes un public cultivé, si la noblesse ouvre ses salons, si le roi commande des divertissements, le public se réduit à une élite. Le paysan, pauvre, illettré, souffre des conflits de la noblesse, d’une lourde imposition, de mauvaises récoltes et de famines. C’est ce public que Molière découvre en parcourant les campagnes. C’est aussi le peuple parisien qui vient au théâtre pour suivre, debout, des représentations éclairées aux chandelles.

Des idées

Le développement de la vie de cour, la pression quotidienne de la religion, la permanence de la culture antique sont des thèmes qui marquent et irriguent les œuvres de cette période. À la fin du siècle, des auteurs souhaitent se libérer des règles classiques pour explorer de nouvelles voies, comme Perrault qui fait se rencontrer l’écriture mondaine et la tradition orale (Contes, 1697).

Mots clés

Les écrits moraux : maxime, sentence, fable, moralité.

Le moraliste est un écrivain qui étudie les mœurs et les habitudes de son temps.

Les caractères  sont des portraits.

La pensée : préciosité, jansénisme.

Le théâtre : alexandrin, comédie, tirade, tragi-comédie, tragédie.

L’intérêt dramatique concerne l’action. La règle des trois unités – de temps (un jour), de lieu (un site) et d’action (une intrigue) – est préconisée dans la tragédie classique.

Le mot classicisme qui s’applique à cette période de l’histoire littéraire de la France fait référence à une imitation des Anciens (les écrivains de l’Antiquité).