LA LITTÉRATURE AU MOYEN ÂGE

Pour ce qui concerne la littérature en langue française, la période médiévale s’étend du xie s. à la fin du xve s., soit 400 ans d’évolution depuis la première œuvre importante : la Chanson de Roland.

Des influences

Les œuvres littéraires du Moyen Âge subissent trois influences majeures : la tradition orale, l’empreinte de la vie religieuse, l’enseignement en latin.

Des hommes

▶ Le conteur et l’écrivain public

L’analphabétisme impose la présence d’écrivains publics et de conteurs professionnels qui traduisent, adaptent, synthétisent, inventent, copient ou racontent.

▶ Le moine

Les copistes sont souvent des moines, et les couvents des bibliothèques où le savoir est constitué, conservé, transmis. La religion, omniprésente, marque les œuvres dans leurs thèmes comme dans la langue.

▶ Les auteurs latins

Une littérature en langue latine continue à se développer parallèlement à la littérature en langue française. L’enseignement universitaire se donne en latin (le Quartier latin à Paris est le quartier des étudiants depuis la création de la Sorbonne en 1257).

▶ Le public

Peu de gens savent bien lire, même dans les cours royales. Aussi existe-t-il deux types d’écrits : les écrits en latin pour une petite élite cultivée, et des textes en français plus accessibles.

Des idées

Trois objectifs expliquent l’orientation des œuvres écrites en langue vulgaire. L’expression langue vulgaire s’applique, sans valeur péjorative, à la langue parlée par la population par opposition à la langue écrite latine des érudits.

▶ Conserver une mémoire

Les chroniqueurs (historiens) rapportent les événements marquants de la vie des princes.

▶ Diffuser des idées

La chanson de geste incite la noblesse à partir en croisade pour servir Dieu.

▶ Distraire

Les fabliaux, sous couvert de récit de la vie animale, font la satire de la vie sociale (Roman de Renart).

Mots-clés

Chanson de geste : cette locution désigne un récit en vers ou en prose relatant des faits guerriers propres à provoquer l’admiration.

Roman courtois : le nom « roman » désigne ici un écrit en langue romane (par opposition à la langue latine), c’est-à-dire une langue dérivée du latin populaire comme le sont le français, le catalan, l’occitan, l’espagnol, l’italien, etc. L’adjectif « courtois » s’applique à la littérature médiévale qui se caractérise par la valorisation de la vaillance chevaleresque et du sentiment amoureux.

- Histoire : la chronique, les Mémoires.

- Poésie : le lai, la ballade. Troubadours, dans les pays de langue d’oc, et trouvères, dans ceux de la langue d’oïl, sont des chanteurs et des poètes médiévaux.

- Satire : les fabliaux, suite de récits.

- Théâtre profane : la farce, intermède comique qui venait s’insérer (d’où son nom) dans la représentation d’un mystère et qui désigna ensuite une petite œuvre satirique et comique.

- Théâtre religieux : le mystère et le miracle, drames religieux mettant en scène la vie des saints, la Passion du Christ ou l’intervention miraculeuse de la Vierge.