LA LITTÉRATURE AU XVIe SIÈCLE

Le xvie s. se caractérise par une effervescence culturelle que l’on a appelée Renaissance : à la suite de l’invention du caractère typographique mobile par Gutenberg vers 1440, la diffusion du livre ouvre l’accès à la culture. L’imprimerie se développant, il devient impératif, pour faciliter le travail de la duplication, de codifier la langue française qui acquiert un statut de langue écrite : Défense et illustration de la langue française de Du Bellay peut être considéré comme une des premières grammaires françaises. Par ailleurs, François Ier contribue à cet essor de la langue française grâce à une décision d’ordre politique : il impose l’usage du français qui remplace le latin dans tous les actes juridiques et administratifs (édit de Villers-Cotterêts, 1539). Mais, paradoxe, alors que la fréquentation de l’art italien et la découverte des terres nouvelles après les grands voyages de la fin du Moyen Âge favorisent une ouverture d’esprit et une réflexion sur l’homme chez ceux qui se réclament de l’humanisme, les guerres de Religion plongent la France dans la guerre civile durant des années.

Des influences

Le xvie s. hérite du Moyen Âge une grande maîtrise de la versification grâce aux « rhétoriqueurs » (nom donné à l’époque aux spécialistes de la grammaire, de la poésie et de la construction du discours). L’attrait pour l’Antiquité grecque et romaine est renouvelé par les découvertes culturelles, réalisées à l’occasion des guerres d’Italie sous François Ier (1515). Avec la naissance du protestantisme, les questions religieuses sont une source de division entre les Français ; les réactions partisanes donnent naissance à une poésie engagée.

Des hommes

▶ Un roi

François Ier encourage les traductions des textes anciens en français de l’humaniste Guillaume Budé et fonde en 1530 le Collège de France, qui propose un enseignement du latin, du grec et de l’hébreu, facilitant ainsi l’accès direct aux textes des Anciens, sans passer par les universités dirigées par l’Église. Les cours sont donnés en français par opposition aux habitudes de la faculté de la Sorbonne, où les cours sont alors dispensés en latin.

▶ Des poètes

Clément Marot continue à pratiquer tous les genres affinés par les rhétoriqueurs dont son père fait partie : des ballades, des rondeaux, des chansons. Parmi les poètes de l’école lyonnaise, Louise Labé, parmi ceux du groupe de la Pléiade, Du Bellay et Ronsard s’adonnent au sonnet, poème à forme fixe pratiqué par les poètes italiens comme Pétrarque dans son Canzoniere.

▶ Les humanistes

Tandis que Montaigne dans ses Essais s’interroge sur l’éducation, la vie, la mort, Rabelais conçoit dans Gargantua la cité idéale en l’abbaye de Thélème, modèle communautaire imaginaire. (Utopie.)

▶ Le public

Si peu de gens savent lire (2 % de la population), la création des librairies liée à la reconnaissance du français comme langue de communication et de culture ouvre un plus large public à l’échange des idées.

Des idées

Les œuvres révèlent deux soucis contradictoires : celui d’exprimer des sentiments conventionnels, et celui d’exprimer une pensée ou des émotions personnelles. C’est en poète de cour, et donc en répondant à une commande, que Ronsard rédige ses poèmes les Amours, mais c’est au nom de sa foi et de son engagement que, comme Agrippa d’Aubigné, il s’insurge contre la violence et la misère engendrées par les guerres de Religion.

Mot-clé

La Renaissance. Par convention, le mot désigne en France tous les mouvements de rénovation culturels, économiques et sociaux du xvie s. En Italie, cette période s’ouvre dès le xve s. (quattrocento).