L’ablatif absolu
C’est une proposition participiale à l’ablatif, qui exprime une circonstance (temps, cause, opposition...) :
Hac habita contione nonnullos signiferos ignominia notavit (César), après avoir prononcé ce discours, César taxa d’infamie certains porte-enseignes ;
His expletis rebus duas in castris legiones retinuit (César) ; après avoir réglé ces affaires, il garda deux légions dans le camp.
Le gérondif
En latin, on ne peut pas employer l’infinitif après une préposition. C’est le gérondif qui permet de décliner le verbe, en l’employant comme complément.
Locum se aequum ad dimicandum dedisse (César) ; il leur avait donné un terrain favorable pour combattre ;
Cupidus legendi est ; il est désireux de lire.
L’adjectif verbal pour gérondif
Quand le gérondif doit lui-même être suivi d’un complément, il est usuel de transformer le gérondif en adjectif verbal : d’active, la tournure devient ainsi passive.
In occupandis praesidiis magna vi uterque nitebatur (César) ; [chacun des deux camps] luttait avec beaucoup d’énergie pour occuper les places fortes ;
Spatium interponendum ad recreandos animos putabat (César) ; il pensait qu’il fallait laisser passer du temps pour reposer les esprits ;
Caesari ad saucios deponendos, stipendium exercitui dandum, socios confirmandos, praesidium urbibus reliquendum necesse erat adire Apolloniam (César) ; pour déposer les blessés, pour donner la solde à l’armée, pour raffermir les alliés, pour laisser une garnison dans les cités, il fallait que César aille à Apollonie.
L’expression de la condition
▶ Le potentiel exprime la condition possible et réalisable : présent du subjonctif :
Si venias, laetus sim ; si tu venais, je serais heureux (c’est possible).
▶ L’irréel du présent exprime la condition irréalisable dans le présent : imparfait du subjonctif :
Si venires, laetus essem ; si tu venais, je serais heureux (mais ce n’est pas possible).
▶ L’irréel du passé exprime la condition irréalisable dans le passé : plus-que-parfait du subjonctif :
Si venisses, laetus fuissem ; si tu étais venu, j’aurais été heureux.
Quelques expressions latines
Certaines expressions latines ont traversé les siècles sans être modifiées et font dorénavant partie de la langue française. Voici celles qui sont le plus couramment utilisées :
— A posteriori : après coup.
— A priori : au premier abord.
— Ad vitam aeternam : pour toujours.
— Alea jacta est : le sort en est jeté.
— Alter ego : personne à laquelle on accorde sa confiance, âme sœur.
— De visu : après avoir vu, en témoin oculaire.
— Et cætera (etc.) : et ainsi de suite.
— Ex aequo : à égalité.
— Grosso modo : en gros, sans entrer dans le détail.
— In extremis : au tout dernier moment.
— In situ : dans son milieu naturel, à sa place normale.
— In vitro : en milieu artificiel, en laboratoire.
— Intra muros : à l’intérieur de la ville.
— Ipso facto : automatiquement, par une conséquence obligée.
— Lato sensu : au sens large.
— Modus operandi : façon de faire.
— Nec plus ultra : ce qu’il y a de mieux, degré le plus élevé.
— Sine qua non : qui est absolument indispensable.
— Stricto sensu : au sens strict.
— Vice-versa : inversement, réciproquement.