LA SUBORDINATION

Le latin est une langue fortement structurée grammaticalement. Le modèle de la phrase latine est la période rhétorique : sur plusieurs lignes, elle déroule majestueusement une série de subordonnées qui dépendent syntaxiquement de la proposition principale. La phrase française classique du xviie siècle a été fortement influencée par ce modèle.

La phrase française moderne, plus courte et plus hachée s’en éloigne nettement.


Proposition infinitive

La proposition infinitive n’est introduite par aucun mot subordonnant. Son sujet est à l’accusatif, et il est obligatoirement exprimé. Son verbe est à l’infinitif.

Cicero respondet Catilinam hostem reipublicae esse ; Cicéron répond que Catilina est l’ennemi de l’État.


Proposition interrogative indirecte

La proposition interrogative indirecte est introduite par un mot interrogatif (cur, pourquoi ; quis, qui...). Le verbe de la subordonnée est toujours au subjonctif.

Cives praetorem interrogabant cur eam legem tulisset, les citoyens demandaient au préteur pourquoi il avait présenté cette loi.


Subordonnées complétives avec ut et ne + subjonctif

▶ Après les verbes de volonté.

La subordonnée est au subjonctif, et « commence par ut, que, ou ne, que... ne... pas :

— suadeo tibi ut legas, je te conseille de lire ;

— suadeo tibi ne legas, je te conseille de ne pas lire.

▶ Après les verbes de crainte.

La subordonnée est au subjonctif et commence par ne, que, ou ne non, que... ne... pas :

— timeo ne veniat, je crains qu’il (ne) vienne ;

— timeo ne non veniat, je crains qu’il ne vienne pas.

Subordonnée circonstancielle de conséquence

▶ La subordonnée circonstancielle de conséquence est introduite par ut, de sorte que, si bien que, suivi du subjonctif :

tam prudens est hic homo ut decipi non possit, cet homme est si prudent qu’il ne peut pas être trompé.

Subordonnées circonstancielles de but

▶ La subordonnée circonstancielle de but est introduite par la conjonction ut, pour que, suivie du subjonctif :

audi ut discas, écoute pour apprendre.

▶ Quand la subordonnée de but est négative, le mot subordonnant est ne, pour que... ne... pas, de peur que :

hoc fecit ne poenas daret, il fit cela pour ne pas être puni.

Subordonnées circonstancielles de temps

Certaines conjonctions sont suivies de l’indicatif, d’autres du subjonctif, avec des nuances diverses :

— postquam Publius Curiam invisit, in Capitolium conscendit, après être allé voir la Curie, Publius monta sur le Capitole ;

— Alexander, cum Clitum interfecisset, magnitudinem facinoris perspexit, après avoir tué Clitus, Alexandre mesura la grandeur de son forfait.

La concordance des temps dans les subordonnées au subjonctif

▶ Si le verbe principal est au présent, le verbe subordonné est :

— au présent pour une action simultanée, qui se passe en même temps :

timeo ne veniat, je crains qu’il ne vienne ; suadeo tibi ut legas, je te conseille de lire ;

— au parfait pour une action antérieure, qui s’est passée avant l’action de la principale :

quaero quid legerit, je demande ce qu’il a lu.

▶ Si le verbe principal est au passé (imparfait, parfait, plus-que-parfait), le verbe subordonné est :

— à l’imparfait pour une action simultanée, qui se passe en même temps :

timebam ne veniret, je craignais qu’il ne vînt ;

— au plus-que-parfait pour une action antérieure, qui s’est passée avant l’action de la principale :

quaerebam quid legisset, je demandais ce qu’il avait lu.