République (IIIe)

Régime politique de la France du 4 sept. 1870 au 10 juill. 1940.

Elle est proclamée après la capitulation de Sedan, qui entraîne la chute du second Empire, tandis que se constitue le gouvernement de la Défense nationale. Celui-ci est contraint de signer un armistice avec la Prusse (janv. 1871).

La fondation de la République (1871-1879)
Févr. 1871. Une Assemblée nationale à majorité royaliste est élue.

Thiers, élu chef du pouvoir exécutif, négocie la paix avec l'Allemagne. La décision de l'Assemblée de s'installer à Versailles et les maladresses du gouvernement provoquent l'insurrection de la Commune de Paris.

1873. Après la démission de Thiers (1873), remplacé par Mac-Mahon à la présidence de la République, l'Assemblée nationale échoue dans sa tentative de restauration de la royauté, en raison des dissensions entre légitimistes et orléanistes.

1875. Adoption des lois constitutionnelles organisant la IIIe République.

Le pouvoir législatif est partagé entre la Chambre des députés, élue pour 4 ans au suffrage universel, et le Sénat. Le président de la République, élu pour 7 ans par les deux chambres, n'a que des pouvoirs limités. Le président du Conseil est le chef du gouvernement. Après la démission de Mac-Mahon (1879), remplacé par Jules Grévy, les républicains sont maîtres du régime.

La République modérée (1879-1899). Les républicains sont divisés entre opportunistes, partisans de réformes progressives, et radicaux. Si Gambetta est l'un des chefs républicains les plus populaires, c'est Jules Ferry qui réalise, en 1881-1882, les principales réformes : liberté de presse et de réunion, liberté municipale et syndicale, école primaire gratuite, laïque et obligatoire. Le régime doit cependant faire face à de graves crises : l'agitation antiparlementaire du général Boulanger (1887-1889), le scandale financier de Panama (1892-1893) et l'affaire Dreyfus, déclenchée en 1894, qui déchire le pays et permet l'accession au pouvoir des radicaux. À l'extérieur, la République fonde un puissant empire colonial.

La République radicale (1899-1914). Les radicaux, un temps soutenus par les socialistes, mettent en œuvre une politique anticléricale, dont É. Combes est l'un des artisans.

1905. Séparation des Églises et de l'État.

La question sociale passe au premier plan. Les mouvements syndical et socialiste, en plein essor, organisent de multiples grèves, brutalement réprimées par Clemenceau. Sur le plan extérieur, la France resserre son alliance avec la Russie et réalise l'Entente cordiale avec la Grande-Bretagne (1904). Sous la direction de Poincaré, la République se prépare à la guerre.

De la Première à la Seconde Guerre mondiale (1914-1940)
1914-1918. Lors de la Première Guerre mondiale, l'« Union sacrée » regroupe tous les partis.

1919. Après la victoire, les élections donnent le pouvoir à la droite.

1920. Au congrès de Tours, la scission au sein de la SFIO entraîne la création du parti communiste français.

1924. La droite est battue aux élections par l'opposition, regroupée dans le Cartel des gauches et animée par Herriot.

1926-1929. Poincaré dirige un gouvernement d'Union nationale et restaure la situation financière.

La crise économique mondiale atteint la France vers 1931-1932. L'instabilité ministérielle s'aggrave et l'opposition (extrême droite et communistes) se renforce.

6 févr. 1934. Une manifestation antiparlementaire provoque la démission du gouvernement.

1936. Les partis de gauche s'unissent en un Front populaire qui l'emporte aux élections de mai.

Avr. 1938. L'expérience du Front populaire s'interrompt avec la chute du second gouvernement Blum.

Sept. 1938. Daladier signe les accords de Munich.

Sept. 1939. La France déclare la guerre à l'Allemagne, qui a envahi la Pologne.

22 juin 1940. Le maréchal Pétain signe l'armistice avec l'Allemagne.

10 juill. 1940. L'Assemblée lui accorde les pleins pouvoirs, mettant fin à la IIIe République, à laquelle succède l'État français (gouvernement de Vichy).