Congo (République démocratique du), anc. Congo belge et, de 1971 à 1997, Zaïre

État de l'Afrique centrale ; 2 345 000 km2 ; 86 790 567 habitants (Congolais). CAPITALE Kinshasa. LANGUE : français. MONNAIE : franc congolais.

GÉOGRAPHIE

Le bassin du fleuve Congo, correspondant à une cuvette, occupe le centre du pays. Autour s'étendent des plateaux dont l'altitude est voisine de 1 000 m. Ils sont dominés à l'est par de hauts massifs (Ruwenzori, monts Virunga) entrecoupés par des lacs d'effondrement (Tanganyika, Kivu). Le climat est équatorial dans le Centre, qui reçoit plus de 1 500 mm de pluies par an, ce qui explique la présence de la forêt dense. Le Nord et le Sud sont tropicaux, avec une saison sèche de 3 à 7 mois, et portent des savanes et des forêts claires. Dans l'Est, l'altitude modifie le climat et la végétation. La population compte plus de 500 tribus, qui, outre le français, utilisent plusieurs langues véhiculaires. Sa répartition est très inégale et son accroissement naturel important. Par ailleurs, un fort exode rural a gonflé les villes.

La majeure partie des actifs se consacre à l'agriculture, largement vivrière (manioc, maïs, banane plantain). L'élevage se développe. Des plantations fournissent de l'huile de palme et des palmistes, du café et du caoutchouc, qui sont exportés, mais la production est en baisse.

Les ressources minières sont abondantes et variées : le cuivre vient en tête, extrait au Katanga, de même que le cobalt, le zinc, l'argent, le manganèse et l'étain. S'y ajoutent l'or, les diamants et le pétrole. L'électricité est d'origine hydraulique (Inga), mais le potentiel hydroélectrique est encore largement sous-utilisé. Le secteur industriel (à Kinshasa, Lubumbashi, Kisangani) comprend la métallurgie, l'agroalimentaire, le textile, le travail du bois et la chimie.

Le pays exporte des matières premières, aux cours fluctuants. L'endettement est très important et la désintégration du pouvoir politique a entraîné celle de l'économie, avec un fort sous-emploi, de flagrantes inégalités sociales, régionales et ethniques.

HISTOIRE

Les origines et l'époque coloniale. La région est occupée par deux groupes ethniques : les Pygmées, qui peuplent la forêt équatoriale, et les Bantous, établis à l'embouchure du Congo et sur les plateaux du Katanga. Vers 1500, le cours inférieur du Congo est dominé par plusieurs États dont le royaume du Kongo, où les Portugais diffusent le christianisme. Au sud, dans la région du Katanga, se forment plusieurs États : le royaume louba (qui apparaît avant 1490), l'Empire lunda (à son apogée aux XVIIe-XVIIIe s.) et le royaume kouba (constitué à la fin du XVIe s.). Ils s'enrichissent grâce au commerce du cuivre et du sel et à la traite des Noirs.

1876-1877. L'explorateur Stanley traverse le bassin du Congo d'est en ouest. Il passe au service de Léopold II de Belgique, fondateur de l'Association internationale africaine, qui étend son contrôle sur la région.

1885. La conférence de Berlin reconnaît à Léopold II la propriété personnelle de l'État indépendant du Congo.

La colonie est intensément exploitée grâce au travail forcé des indigènes.

1908. La Belgique assume l'héritage de Léopold II.

L'indépendance
1960. Après des années d'agitation nationaliste, le Congo belge accède à l'indépendance sous le nom de république du Congo, dite « Congo-Kinshasa ».

Le nouvel État connaît une profonde crise politique marquée par la sécession du Katanga, l'opposition entre le président J. Kasavubu et son Premier ministre, P. Lumumba (assassiné en 1961). L'intervention des forces de l'ONU et des troupes belges (1961-1964) permet la reconquête du Katanga et le maintien des intérêts occidentaux dans le pays.

1965. L'armée installe au pouvoir le général Mobutu.

1971. Le pays prend le nom de Zaïre.

1977-1978. Des troubles au Shaba amènent une intervention des parachutistes français.

Tandis que les problèmes économiques et financiers du pays s'aggravent, le régime doit faire face à une opposition croissante. Malgré la légalisation de certains partis en 1990, le pouvoir refuse la démocratisation.

À partir de 1994, les difficultés du pays sont encore accrues par l'afflux de réfugiés du Burundi et, surtout, du Rwanda.

1997. Des troupes rebelles, progressant d'est en ouest, prennent le contrôle du pays et contraignent Mobutu à abandonner le pouvoir. Leur chef, Laurent-Désiré Kabila, prend la tête de l'État, rebaptisé République démocratique du Congo. Mais le soulèvement d'anciens alliés de L.-D. Kabila, appuyés par le Rwanda et l'Ouganda, contre le pouvoir central entraîne à nouveau le pays dans la guerre.

2001. L.-D. Kabila est assassiné. Son fils, Joseph Kabila, est porté à la tête de l'État et lance un processus de pacification.

2005. Une nouvelle Constitution, prévoyant un régime démocratique et décentralisé, est adoptée.

2009. Un accord de paix est signé en vue de mettre fin à la violence endémique dans le nord-est du pays (Nord- et Sud-Kivu, Ituri).

2011-2012. J. Kabila entame un second mandat. La rébellion renaît dans le Nord-Kivu.

2018. Plus de deux ans après l'expiration du mandat de J. Kabila, Félix Tshisekedi, fils d'un opposant historique, remporte l'élection présidentielle (décembre), dans un scrutin controversé. Il entre en fonctions le 25 janvier 2019.