Par sa mère petit-neveu de César, il porta d'abord le nom d'Octave ; il deviendra Octavien quand son adoption par César (45) sera officiellement reconnue, en 43. À la mort de César (44), il revendiqua l'héritage de son père adoptif et se posa en rival d'Antoine, ancien lieutenant de César et le maître de Rome. En 43, il forma avec Antoine et Lépide un triumvirat, solution de compromis qui partagea le monde romain entre les trois hommes : l'Occident revint à Octavien, l'Orient à Antoine et l'Afrique à Lépide, qui fut dépouillé de ses pouvoirs en 36. En 42, Octavien vengea la mort de César à la bataille de Philippes, où il défit l'armée républicaine de Brutus et de Cassius. Seul maître du pouvoir après sa victoire d'Actium (31) sur Antoine et Cléopâtre VII, reine d'Égypte, il reçut du sénat, avec les titres d'Auguste et de Princeps (27), les pouvoirs répartis jusqu'alors entre les diverses magistratures. Un nouveau régime était fondé, le principat, qui était en fait une monarchie organisée derrière une façade républicaine. De nouvelles institutions consolidèrent le nouvel État. Auguste s'entoura d'un conseil impérial et le sénat réformé fut dépouillé de la majeure partie de ses pouvoirs politiques ; il organisa une société fondée sur le retour aux traditions antiques et administrée par un corps de fonctionnaires recrutés dans les classes supérieures (ordre sénatorial et ordre équestre), divisa Rome en 14 régions pour en faciliter l'administration et la police. Il réorganisa les provinces, partagées en provinces sénatoriales et provinces impériales, celles-ci nécessitant la présence de troupes, et où l'empereur envoyait ses légats. Élu grand pontife à la mort de Lépide, en 12 av. J.-C., il rétablit les formes traditionnelles de la religion. En politique extérieure, Auguste préféra aux conquêtes la sécurité des frontières. Il acheva cependant la conquête de l'Espagne et porta la frontière de l'Empire sur le Rhin, qu'il fortifia. Mais, en Germanie, son lieutenant Varus subit un désastre (9 apr. J.-C.). Auguste n'ayant pas d'héritier direct, il adopta son beau-fils Tibère, qui lui succédera. Fondateur du régime impérial, il a laissé derrière lui une œuvre durable et fut, à sa mort, honoré comme un dieu. Le principat d'Auguste apparaît comme l'une des époques les plus brillantes de l'histoire de Rome (le siècle d'Auguste).