Au début de son règne, il acquiert l'Artois, Amiens et le Vermandois (région de Saint-Quentin) puis concentre ses efforts sur le puissant empire que possède en France la dynastie des Plantagenêts, régnant en Angleterre. Philippe appuie tout d'abord la révolte des fils du souverain anglais, Henri II (1189). Lorsque Richard Cœur de Lion succède à son père sur le trône d'Angleterre, Philippe Auguste participe avec lui à la 3e croisade. Mais les deux rois se brouillent. Rentré en France (1191), Philippe intrigue contre Richard, qui le bat à deux reprises avant d'être tué en 1199. À l'avènement de Jean sans Terre, Philippe Auguste ne reconnaît son titre de roi d'Angleterre que contre des concessions territoriales (paix du Goulet, 1200). Puis, confisquant ses fiefs, il occupe la Normandie (prise de Château-Gaillard et de Rouen, 1204), le Maine, l'Anjou, la Touraine, une grande partie du Poitou, plus tard l'Auvergne. Il doit alors faire face à une alliance réunissant Jean sans Terre, l'empereur germanique Otton de Brunswick, le comte de Flandre et le comte de Boulogne. Après avoir battu le roi d'Angleterre à La Roche-aux-Moines (auj. dans le Maine-et-Loire), il écrase ses alliés à Bouvines (1214).
En politique intérieure, il renforce le pouvoir monarchique, s'appuyant sur la bourgeoisie urbaine, soutenant le mouvement communal et multipliant les chartes de franchises. À Paris, il accorde des privilèges aux marchands de l'eau et fait bâtir un mur d'enceinte. Il décide par ailleurs vers 1190 la création des baillis et sénéchaux, officiers royaux qu'il dote de larges pouvoirs, et la cour du roi, s'occupant de la justice et des finances, devient sous son règne une institution efficace. Enfin, le roi favorise la création de l'université de Paris (1215).
Utilisant les armes, le droit, et tous les moyens possibles – y compris la fourberie – Philippe II a réussi à imposer son autorité aux grands princes et seigneurs. Rassembleur de terres, il développe la suzeraineté royale sur le monde féodal.
