Philippines (nom féminin pluriel)

État et archipel de l'Asie du Sud-Est ; 300 000 km2 ; 108 116 615 habitants (Philippins). CAPITALE Manille. LANGUES : filipino et anglais. MONNAIE : peso philippin.

GÉOGRAPHIE

Le milieu naturel. L'archipel compte plus de 7 000 îles, parmi lesquelles Luçon et Mindanao sont les plus étendues. Avec une dizaine d'autres, elles occupent plus de 90 % du territoire. L'archipel est montagneux et volcanique, bordé de profondes fosses marines. Les plaines sont peu nombreuses et étroites. Entre 5° et 20° de latitude nord, les Philippines ont un climat tropical, tempéré par la proximité de la mer. Les températures moyennes se situent entre 25 et 27 °C. Aux pluies apportées par la mousson du sud-ouest (juin à septembre) s'ajoutent, l'hiver, sur les côtes orientales, les pluies apportées par l'alizé du nord-est. En fin d'année, les typhons sont fréquents.

La population et l'économie. Catholique à 80 %, la population comprend une minorité musulmane (6 %) implantée dans une partie de Mindanao, l'archipel des Sulu et Palawan. Elle connaît une croissance annuelle de 1,7 %. Inégalement répartie, elle est urbanisée à 44 %. Parmi la multitude de langues, le tagalog est devenu la langue nationale et une des langues officielles (filipino), avec l'anglais.

L'agriculture emploie 27 % de la population active. Les deux premières cultures vivrières, le riz et le maïs, occupent respectivement 40 et 30 % des superficies cultivées. Grâce aux variétés à fort rendement et à l'irrigation, le pays atteint pratiquement l'autosuffisance.

Les richesses minières les plus importantes sont le nickel (1re production au monde), le cuivre, le fer, le chrome, le manganèse et l'or. Le secteur industriel s'est renforcé après 1960, concentré surtout dans la région de Manille. Il emploie plus de 17 % des actifs, représente environ un tiers du PIB et fournit plus de 80 % des exportations. Le Japon, les États-Unis et la Chine sont les principaux partenaires commerciaux. Malgré une forte croissance économique, l'émigration est assez élevée.

HISTOIRE

Le peuplement de l'archipel s'effectue entre le VIIIe millénaire et le XIIIe s. apr. J.-C. par vagues successives, en provenance de la Malaisie et de l'Indonésie. L'islam s'implante à partir de la fin du XIVe s. dans les îles du Sud.

1521. L'archipel est découvert par Magellan.

1565. Il passe sous la suzeraineté espagnole.

1571. Manille devient la capitale.

Le pays reçoit son nom actuel en 1543 en l'honneur du futur Philippe II. La colonisation espagnole s'accompagne de la christianisation. De vastes domaines sont concédés aux colons et au clergé. Un sentiment national philippin se développe.

1896. Une insurrection nationaliste éclate. L'écrivain José Rizal est fusillé.

1898. Les États-Unis, alliés aux insurgés, s'emparent de l'archipel à la faveur de la guerre hispano-américaine.

1901. E. Aguinaldo, chef de la guérilla antiaméricaine, se soumet.

L'opposition nationaliste conteste la domination américaine. Les États-Unis accordent l'autonomie (1916) puis constituent le Commonwealth des Philippines, dont Manuel Quezón devient le président (1935).

1941-1942. Le Japon occupe l'archipel.

1944-1945. Les États-Unis reconquièrent le pays.

1946. L'indépendance est proclamée.

La guérilla communiste contrôle plusieurs provinces. Les États-Unis obtiennent la concession de bases militaires.

1965. Ferdinand Marcos est élu à la tête de l'État.

D'abord très populaire, Marcos, réélu en 1969, doit faire face au mécontentement croissant de la paysannerie et au développement d'un parti communiste d'obédience chinoise. La loi martiale est instaurée de 1972 à 1981.

1983. Benigno Aquino, chef de l'opposition, est assassiné.

1986. Sa veuve Corazón (Cory) Aquino, qui lui a succédé à la tête de l'opposition, remporte les élections et Marcos doit s'exiler.

Les libertés démocratiques sont restaurées. C. Aquino doit faire face à plusieurs tentatives de coup d'État.

1992-1998. Présidence de Fidel Ramos. Évacuation de la dernière base américaine (1992).

1998-2001. Présidence de Joseph Estrada. Destitué pour corruption, il est remplacé à la tête de l'État par la vice-présidente, Gloria Macapal Arroyo, réélue en 2004 pour un second mandat.

Depuis les années 1960, malgré la répression et les pourparlers, le pouvoir n'est jamais parvenu à mettre fin à l'indépendantisme moro (musulman) dans le sud de l'archipel et à la guérilla communiste. S'ajoute à ces conflits historiques le développement d'un extrémisme islamiste (Abu Sayyaf, apparu dans les années 1990).

2010. « Noynoy » Aquino (fils de Cory et de B. Aquino) est élu président de la République. Un processus de paix fragile avec les communistes et la rébellion moro de Mindanao est lancé.

2016. Rodrigo Duterte accède à la tête de l'État avec un programme populiste et nationaliste. Sa politique très brutale entraîne de nombreuses exécutions extrajudiciaires au nom de la lutte contre la criminalité et la toxicomanie. Les atteintes aux droits de l'homme se multiplient.