christianisme [kristjanism] 

nom masculin

Ensemble des religions fondées sur la personne et l'enseignement de Jésus-Christ ;

religion chrétienne.

Formant l'une des trois grandes religions, avec le judaïsme et l'islam, qui se réclament du monothéisme, le christianisme se fonde sur la Révélation divine inaugurée par l'Ancien Testament et pleinement manifestée dans la « Bonne Nouvelle » (Évangile) de Jésus-Christ. Avec plus de 2 milliards de fidèles, le christianisme constitue la première religion dans le monde (devant l'islam). Les chrétiens sont massivement répandus dans l'ensemble des continents, hormis l'Asie où ils forment cependant des minorités, parfois importantes (Corée du Sud, Inde) ou sont même, beaucoup plus rarement, majoritaires comme aux Philippines ou au Timor oriental. Ils se répartissent en trois groupes principaux : les catholiques (1 milliard environ), les chrétiens orientaux (princ. orthodoxes) et les protestants.

La doctrine.

Le christianisme est né au sein du judaïsme, dont il a adopté les Écritures sacrées (la Bible). Il considère la nouvelle révélation, sur laquelle il se fonde, comme divine au sens le plus fort du mot, du fait que celui dont il procède, Jésus de Nazareth, se présente non comme un simple intermédiaire entre Dieu et l'humanité ou comme un prophète, si grand soit-il, mais comme le Christ, le Fils de Dieu, le Sauveur du monde. La révélation chrétienne repose sur cette Incarnation : Dieu a pris la nature humaine, Jésus-Christ est donc à la fois Dieu et homme. La doctrine prêchée par Jésus insiste sur l'amour de Dieu et du prochain, le pardon des injures, la primauté de l'esprit sur la lettre, la préparation au salut. Le supplice de Jésus sur la croix lors de la Pâque juive aux environs de l'an 30 est considéré par ses disciples comme nécessaire à la victoire de leur Seigneur sur le mal, victoire dont ils voient la preuve dans le fait que « Dieu l'a ressuscité d'entre les morts ».

Les textes et l'institution.

La première expression de la doctrine chrétienne a été la prédication orale, ou catéchèse, des disciples de Jésus. Puis l'Église (ou rassemblement des disciples de Jésus, du gr. ekklêsia) s'est donné ses écrits propres : essentiellement les lettres de Paul à diverses communautés locales puis quatre récits évangéliques attribués à Matthieu, Marc, Luc, Jean et relatant la mission du Christ. Constitué en un canon définitif aux environs de l'an 200, cet ensemble d'écrits (27 livres) prit le nom de Nouveau Testament, se distinguant ainsi des livres bibliques du judaïsme antérieur. Son contenu fut complété et précisé par les déclarations doctrinales des conciles dits œcuméniques, qui se réunirent en vue de réagir contre des croyances déviantes, ou hérésies, et dont les premiers furent ceux de Nicée en 325 et de Constantinople en 381. L'Église a pris très tôt une forme institutionnelle, dans laquelle les évêques, chargés chacun d'un territoire appelé diocèse, succédaient aux apôtres dans leur responsabilité pastorale. À la tête du collège épiscopal se trouva placé un primat, le pape, évêque de Rome et successeur de Pierre, dont l'autorité à certaines époques prit la forme d'une souveraineté temporelle. Parallèlement à cette structure hiérarchique, l'institution ecclésiale développa sa liturgie et ses rites particuliers, dont les plus importants sont les sacrements.

Désunions et rapprochement.

Pendant longtemps, l'histoire du christianisme, dans laquelle se trouvent mêlés le véritable esprit évangélique et l'œuvre sinistre de l'Inquisition, coïncida avec celle de l'Occident. Après avoir surmonté un certain nombre de crises doctrinales ou politiques, le christianisme connut de profondes désunions : d'abord avec le schisme, consommé en 1054, entre l'Église gréco-byzantine et l'Église romaine, puis avec la division interne de celle-ci par la Réforme protestante, au XVIe s. À la suite de ces dislocations, les luttes furent souvent intenses entre les trois grands groupes de chrétiens. Elles ont fait place, depuis la fin du XIXe s., à des tentatives de rapprochement (concile Vatican II en 1962-1965) ou au moins de compréhension mutuelle qui sont connues sous le nom d'œcuménisme.