À la fin du XVIIIe s., la bourgeoisie, dont le rôle économique s'est accru, désire accéder au pouvoir ; les idées de philosophes comme Montesquieu, Voltaire, Diderot, Rousseau, qui combattent l'absolutisme, se propagent rapidement. D'autre part, à la suite de mauvaises récoltes, le pays connaît une crise économique, tandis que le déficit de l'État rend indispensable une réforme fiscale.
Les États généraux et l'Assemblée constituante. Une assemblée de notables, convoquée en 1787 par Calonne, refuse un impôt foncier qui pèserait sur tous, y compris sur les aristocrates.
Elle demande la convocation des États généraux.
5 mai 1789. Réunion des États généraux.
9 juill. 1789. Les États généraux se proclament Assemblée nationale constituante, après le ralliement à la cause du tiers état de nombreux membres de la noblesse et du clergé.
14 juill. 1789. Prise de la Bastille.
4 août 1789. Les députés abolissent les privilèges.
26 août 1789. L'Assemblée vote la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen.
L'Assemblée instaure la monarchie constitutionnelle, organise l'administration locale (création des départements), la justice et les finances (création des assignats) et vote la Constitution civile du clergé. Mais ces transformations ne sont acceptées par le roi que sous la pression du peuple de Paris (journées des 5 et 6 oct. 1789).
20-25 juin 1791. Fuite du roi, arrêté à Varennes.
13 sept. 1791. Le roi accepte la Constitution.
L'Assemblée législative
1er oct. 1791. Ouverture de l'Assemblée législative.
Elle adopte une série de décrets contre les émigrés et les prêtres réfractaires, auxquels le roi oppose son veto.
20 avr. 1792. La France déclare la guerre à l'Autriche.
Cette décision a été prise sous l'impulsion des Girondins, au gouvernement depuis mars, afin de combattre la contre-révolution. Mais les premiers échecs de la guerre et la politique trop modérée des Girondins, issus pour la plupart de la bourgeoisie d'affaires, creusent un fossé entre ceux-ci et les sans-culottes parisiens.
10 août 1792. Une insurrection renverse la royauté.
La réalité du pouvoir passe aux mains de la Commune de Paris. Parallèlement à l'élection de la Convention, le mouvement révolutionnaire s'amplifie (massacres de Septembre).
20 sept. 1792. Victoire de Valmy, qui arrête l'invasion étrangère.
La Convention nationale
22 sept. 1792. La Convention proclame la république.
6 nov. 1792. La victoire de Jemmapes permet la conquête de la Belgique.
21 janv. 1793. Louis XVI est exécuté.
Cette exécution consomme la rupture entre les Montagnards et les Girondins, qui n'ont pas voté la mort du roi. D'autre part, elle provoque la formation de la première coalition européenne contre la France. Aux échecs militaires s'ajoute l'opposition intérieure, notamment la révolte des vendéens.
2 juin 1793. Arrestation des Girondins.
Les Montagnards, animés par Danton et Robespierre, font du Comité de sûreté générale et du Comité de salut public les instruments essentiels de leur gouvernement. Sous la pression des sans-culottes et devant les difficultés créées par la guerre, le Comité prend une série de mesures dites de salut public : levée en masse, mise en place de la Terreur, loi contre les suspects, loi du maximum des prix et des salaires, impôts sur les riches.
Mars-avr. 1794. Hébert, Danton et leurs partisans sont exécutés.
La Terreur permet alors d'arrêter les révoltes intérieures de Vendée et de Provence et d'obtenir les premières victoires sur la coalition (Fleurus, 26 juin 1794).
9 et 10 thermidor an II (27-28 juill. 1794). Chute de Robespierre et de ses partisans.
La Convention thermidorienne supprime les mesures de Terreur. Confrontée à une grave crise économique, elle doit faire face au réveil des royalistes dans le Midi (Terreur blanche) ainsi qu'à des émeutes sociales. Les traités de Bâle et de La Haye accordent à la France des avantages territoriaux.
22 août 1795. La Constitution de l'an III est ratifiée par référendum.
26 oct. 1795. La Convention thermidorienne se sépare, laissant la place au Directoire.
Le Directoire
27 mai 1797. Exécution de Babeuf, chef de la conspiration des Égaux.
18 oct. 1797. Traité de Campoformio, signé à l'issue de la campagne d'Italie.
La vie politique est marquée par des coups d'État successifs contre les Jacobins et les royalistes.
19 mai 1798. Début de la campagne d'Égypte.
La France doit faire face à une nouvelle coalition.
18 brumaire an VIII (9 nov. 1799). Coup d'État de Bonaparte. La mise en place du Consulat sonne le glas de la Révolution.
Les acquis de la Révolution. Certaines innovations de la Révolution (calendrier révolutionnaire, culte de l'Être suprême) ne durent que quelques années. D'autres sont abolies pour de nombreuses années soit par la Terreur, soit par les régimes autoritaires et centralisateurs du Consulat et de l'Empire. Cependant, les principes fondamentaux de la Révolution demeurent : la liberté et l'égalité, proclamées dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Ainsi sont instaurées la liberté individuelle, les libertés d'opinion et d'expression. L'égalité, en revanche, se heurte aux limites que lui impose la bourgeoisie. Principale bénéficiaire de la Révolution, c'est elle qui acquiert la moitié, et parfois plus, des terres du clergé et d'une partie de la noblesse. Enfin, de nombreuses institutions créées par la Révolution ne seront pas remises en cause : organisation des départements, système métrique, Code civil (dont la rédaction est terminée en 1804).
Par ailleurs, la Révolution française joue un rôle important dans l'histoire des idées politiques en mettant en évidence le rôle de la révolution elle-même, du processus révolutionnaire. Alors que, pour la bourgeoisie, la Révolution est unique et achevée, des théoriciens développent l'idée que son principe est sans cesse à relancer et à poursuivre. C'est aussi durant la Révolution française que Babeuf et les Égaux exposent pour la première fois l'idée d'une révolution sociale à caractère communiste.