Grèce antique (religions de la).

Selon la version dominante qu'a donnée la Théogonie d'Hésiode (VIIIe s. av. J.-C.) sur l'origine des hommes et des dieux, ceux-ci sont nés, comme ceux-là, d'une seule mère, Gaïa, la Terre.

Ainsi s'explique que, malgré leur différence radicale, il y ait entre les uns et les autres une certaine homogénéité.

Les habitants de l'Olympe. Les dieux grecs ne sont ni des puissances transcendant le monde ni des créateurs maîtrisant souverainement les occupants du ciel, de la terre ou de la mer. Bien qu'immortels et habitants d'une demeure, l'Olympe, qui est soustraite aux changements saisonniers et domine l'univers, ils frôlent parfois la mort et sont vulnérables dans leurs corps même. Quoique réputés bienheureux, ils sont constamment engagés dans les affaires des humains, ce qui les expose à la colère, à la pitié, au désir vis-à-vis de ces derniers. Formant entre eux une société, unis par de complexes relations de parenté, alliés par des mariages endogamiques, ils constituent, sur l'Olympe, un groupe fermé et distribué selon des générations différentes, que soulignent, par exemple, la barbe de Zeus, le maître du panthéon, et le visage imberbe du jeune Apollon.

Zeus et les siens. Zeus, qui est le père des dieux et des hommes, s'impose à ses congénères comme étant plus fort que tous ces derniers réunis. Il a pris le pouvoir contre son père, Cronos, lequel avait acquis le sien en dépossédant son propre père, Ouranos, le Ciel. Mais Zeus a des frères et des sœurs. Avec celles-ci, il noue des alliances, épousant l'une d'elles, Héra, et donnant à une autre, Déméter, une fille, Perséphone. Avec ses frères, il établit, par le sort, un partage du monde : il obtient le ciel, d'où il domine ; Hadès reçoit les Enfers, le royaume des morts, et Poséidon l'univers des eaux, des rivières et des mers. La génération suivante est celle des enfants de Zeus et de Léto : Apollon, prophète inspiré et maître de la parole exacte ; Artémis, vierge et chasseresse ; Athéna, la préférée de Zeus, née tout armée de sa tête et vouée, elle aussi, à une totale chasteté (ce qui sera le lot d'une troisième déesse, Hestia, sœur de Déméter et de Héra). D'Héra, Zeus eut encore Héphaïstos – maître du feu et des volcans, époux d'Aphrodite, laquelle soumet tous les êtres à l'Amour – et Arès, dieu de la Violence et de la Guerre, qui lui aussi fait couple avec Aphrodite. Parmi les bâtards de Zeus, il faut mentionner Hermès, le dieu des Marchands, des Voleurs, messager et conducteur des âmes des morts, et Dionysos, dieu du Vin, de la Fécondité et du Théâtre.

Des courants nouveaux. Le culte que les Grecs rendent à leurs dieux, et qui se déploie de manière spéciale dans des sanctuaires tels que Delphes, Olympie, Éleusis ou Épidaure, s'inscrit dans un système où le sacré est omniprésent, sans se distinguer vraiment de la sphère profane. À côté de ce culte civique, d'autres courants vont se développer qui, – comme les mystères d'Éleusis, le dionysisme et l'orphisme,– recherchent un contact plus intime avec les dieux.