néolithique [neɔlitik] 

nom masculin

(de néo- et du gr. lithos, pierre)

PRÉHISTOIRE Phase du développement technique des sociétés préhistoriques (pierre polie, céramique), correspondant à leur accession à une économie productive (agriculture, élevage).

néolithique

adjectif

Relatif au néolithique.

Un profond changement socio-économique.

Le terme néolithique fait référence à l'âge de la pierre polie : en effet, l'usage de cette technique se répand à cette époque, même si on en trouve des traces dès la fin du paléolithique. Cependant, le néolithique est surtout défini par le fait que l'homme abandonne progressivement le statut de chasseur-cueilleur pour adopter une économie de production : il produit son alimentation par le biais de l'élevage et de l'agriculture, même s'il complète encore les mauvaises récoltes avec les produits de la nature. Les processus de ce changement de mode de vie ont été un phénomène mondial très progressif, extrêmement varié dans son calendrier.

La sédentarisation avant l'agriculture.

On a longtemps pensé que l'homme s'était sédentarisé après avoir inventé l'agriculture. Or, on sait désormais qu'au Moyen-Orient, la sédentarisation a précédé le développement de l'agriculture. Dans la zone appelée Croissant fertile, les ressources étaient en effet suffisamment abondantes (céréales sauvages, légumineuses et gibier) pour assurer la subsistance des groupes humains toute l'année. Ce n'est qu'ensuite que les cueilleurs ont commencé à protéger les plantes dont ils consommaient les graines, puis à semer celles-ci, devenant ainsi des agriculteurs (vers 8500 av. J.-C.) faisant pousser les premiers blés cultivés, puis d'autres graminées et des légumineuses. Les animaux les plus faciles à approcher sont aussi progressivement domestiqués.

Un nouveau mode de vie.

Les hommes sédentaires ont d'abord habité des huttes rondes isolées, puis les ont réunies en villages plus ou moins grands. La plus ancienne agglomération dont on ait mis au jour des traces est Jéricho (dans la Cisjordanie actuelle), qui avait déjà un mur d'enceinte vers 9000 av. J.-C. Plus tard, les maisons deviennent carrées, ce qui permet de les construire plus grandes. La « ville » de Çatal Höyük (en Turquie), fondée vers 7000 av. J.-C., est à maisons carrées. Elle s'étend sur au moins 12 ha et abrite plusieurs milliers d'habitants (des agriculteurs et des éleveurs). On y circule sur les toits-terrasses, car il n'y a pas de rues.

Pour conserver les aliments et les cuire, la technique de la céramique se développe. Elle s'accompagne d'autres innovations, comme le métier à tisser, la roue, les différents fourneaux et bientôt les prémices de la métallurgie. On stocke les surplus de graines. Des guerriers sont chargés de défendre le territoire et les récoltes. Les fortifications se multiplient.

Plusieurs foyers de diffusion.

La néolithisation, reflet d'une nouvelle attitude de l'homme face à la nature, s'est diffusée à partir de plusieurs foyers, dont les principaux sont situés en Amérique centrale (vallée de Tehuacán), dans le Sud-Est asiatique (en Thaïlande), en Chine (Yangshao) et au Moyen-Orient, dans le Croissant fertile. C'est là que l'on trouve les plus anciens indices de néolithisation avec, notamment, des traces d'une activité agricole volontaire remontant à 10 500 ans. Ces pratiques se sont ensuite diffusées dans toute l'Europe. Dans les Balkans, c'est vers le VIe millénaire qu'apparaissent les premiers éleveurs et agriculteurs, qui se répandent au cours du Ve millénaire vers l'ouest. Dans la zone atlantique surgissent les mégalithes.

À la fin du néolithique, au Proche-Orient, vers 3300 av. J.-C., l'homme découvre l'écriture : l'histoire commence.