montagne [mɔ̃taɲ] 

nom féminin

(lat. pop. *montanea, du class. mons, montis)

  1. Élévation naturelle du sol, caractérisée par une forte dénivellation entre les sommets et le fond des vallées.
  2. Région de forte altitude (par opp. à la plaine) ; lieu de villégiature (par opp. à la campagne, la mer) : Passer ses vacances à la montagne.
  3. Amoncellement important d'objets : Une montagne de livres (SYN.  entassement).
  4. Montagne à vaches, dont l'ascension ne présente pas de difficultés.
  5. Montagnes russes, attraction foraine constituée de montées et de descentes abruptes sur lesquelles roulent très rapidement, sous l'effet de leur propre poids, des rames de petites voitures.

L'origine des montagnes.

La formation des chaînes de montagnes continentales résulte du rapprochement de deux plaques lithosphériques dont, le plus souvent, l'une « plonge » sous l'autre. Une carte du monde montre ainsi que les montagnes dites « jeunes » forment deux grands ensembles : la chaîne alpine, qui s'étend des Alpes jusqu'à l'Himalaya, et les montagnes disposées autour du Pacifique (Andes, montagnes Rocheuses, celles du Japon, de l'Indonésie, etc.). Ces énormes bourrelets montagneux jalonnent en fait des limites de plaques.

Les chaînes de montagnes se formant à la convergence des plaques, l'étude des massifs « anciens » (Massif central, Massif armoricain, Ardennes, etc.) permet de déchiffrer les mouvements relatifs de celles-ci aux périodes reculées de l'histoire de la Terre.

Températures, précipitations et végétation.

En montagne, la température moyenne de l'air baisse en fonction de l'altitude (0,6 °C pour 100 m de dénivellation), tandis que le sol reçoit une irradiation plus forte et se réchauffe davantage. Mais, à l'ombre ou pendant la nuit, le sol se refroidit plus facilement qu'en plaine, ce qui peut donner une alternance de gel nocturne et de fortes chaleurs diurnes.

Le paysage végétal change avec l'altitude, d'autant que celle-ci accroît les précipitations, qui tombent en partie sous forme de neige. L'hiver, le manteau neigeux raccourcit la période végétative, mais assure à la végétation une protection contre le gel. Aux autres saisons, l'humidité atmosphérique (brouillard, nuages) est assez élevée. Entre 600 et 1 600 m, elle permet l'installation de forêts bien fournies (hêtres, sapins) comme dans les Alpes et les Pyrénées. Dans les étages subalpin (entre 1 600 m et 2 400 m) et alpin (au-dessus de 2 400 m), au contraire, l'humidité atmosphérique est moindre et le rayonnement ultraviolet plus intense. Le terrain est, alors, davantage occupé par de grands peuplements d'arbustes (rhododendrons, myrtilles et genévriers nains). Par ailleurs, le vent dessèche les végétaux non protégés par la neige et détruit, par son action brutale, les jeunes bourgeons et les jeunes pousses.

La montagne et l'homme.

Dans les pays de la zone tempérée, l'abondance des précipitations et la vigueur des pentes ont été à la base d'une première mise en valeur industrielle grâce à la naissance de l'hydroélectricité. L'amélioration des communications a d'abord favorisé l'exode rural (expliquant un fréquent dépeuplement) ; elle a aussi contribué à un essor plus récent du tourisme estival et hivernal. Devenu souvent la ressource essentielle, celui-ci est parfois à la base du renouveau ou du maintien de la vie locale. Dans la zone subtropicale, aux confins du domaine aride (en Afrique du Nord, en Asie occidentale, etc.) ou de plaines très humides (en Amérique andine), la montagne a sédentarisé les populations. Elle a pu enfin, parfois, jouer un rôle refuge (dans le Caucase, les Carpates, le Zagros, etc.). La montagne est ainsi rarement dépeuplée, la densité y est parfois plus élevée (plus de 100 hab. au km2 dans le Vorarlberg autrichien) que dans les plaines environnantes.