lumière [lymjɛr] 

nom féminin

(lat. luminaria, flambeau, de lumen, -inis, lumière)

  1. Rayonnement émis par des corps portés à haute température (incandescence) ou par des corps excités (luminescence) et qui est perçu par les yeux.
  2. Clarté du soleil : Ouvrir les volets pour que la lumière pénètre dans la pièce (SYN.  jour ; CONTR.  obscurité).
  3. Éclairage artificiel ; ce qui produit cet éclairage : Allumer, éteindre la lumière (SYN.  électricité).
  4. BEAUX-ARTS Partie claire ou plus éclairée que les autres dans une peinture, un dessin : La distribution des lumières et des ombres.
  5. Ce qui éclaire l'esprit ; élément qui fait comprendre : La lumière de la raison.
  6. (Souvent en tournure nég.). Personne au savoir ou aux mérites éclatants : Ce n'est pas une lumière (SYN.  génie).
  7. Orifice d'entrée et de sortie de la vapeur dans le cylindre d'une machine à vapeur.
  8. TECHNIQUE Trou pratiqué dans une pièce afin d'y permettre le passage d'une autre pièce ou d'un fluide.
  9. À la lumière de, en se référant à : Opter pour une attitude différente à la lumière des événements récents (= en fonction de ces événements).

    Faire, apporter, jeter (toute) la lumière sur, révéler les tenants et les aboutissants d'un problème, d'une affaire qui restait mystérieuse : Faire toute la lumière sur un scandale.

    Mettre en lumière, signaler à l'attention, démontrer : Des savants ont mis en lumière l'action nocive des rayons X.

  10. OPTIQUE Lumière noire ou lumière de Wood, rayonnement ultraviolet invisible qui provoque la fluorescence de certains corps.

    SCIENCES Lumière zodiacale → zodiacal.

lumières

nom féminin pluriel

  1. Feux d'un véhicule : Laisser ses lumières allumées.
  2. Capacités intellectuelles ; savoir que qqn possède : Nous avons besoin de vos lumières en cette matière (SYN.  connaissances).
  3. Les Lumières, Mouvement philosophique qui domine le monde des idées en Europe au XVIIIe s.
HISTOIRE DES IDÉES

La philosophie de la période qui coïncide avec le XVIIIe s. en Europe sans se confondre avec lui est souvent appelée le « siècle des Lumières » (angl. Enlightenment ; all. Aufklärung).

Rationalisme et empirisme.

Cette période marque la rupture avec le règne de la métaphysique et la naissance d'un nouveau rationalisme, non plus cartésien, mais newtonien : il s'agit de rendre le réel intelligible en dégageant des lois formulées à l'aide des mathématiques et soumises au contrôle de l'expérience. La foi n'a plus sa place dans la démarche scientifique ; ce n'est plus Dieu qui garantit la rationalité du monde. La nature prend une place centrale avec Diderot et Buffon, et elle ouvre même la voie à un matérialisme complètement athée avec La Mettrie et d'Holbach. C'est au XVIIIe s. que naît la psychologie, non comme science, mais comme discipline originale, sans rapport avec la métaphysique : les idées innées (présentes encore chez Descartes) n'existent plus. La nouveauté vient de l'Angleterre : Berkeley affirme que la connaissance repose sur la sensation, et Hume que l'invariance des opérations psychiques est seule à l'origine de nos certitudes en matière de connaissances. La psychologie empirique réhabilite ainsi la subjectivité et justifie la naissance de la sensibilité, qui sera féconde dans les lettres et les arts : Rousseau, l'abbé Prévost, Bernardin de Saint-Pierre, etc.

Progrès et liberté.

Sur le plan moral, le maître mot est le progrès. Fontenelle avait bien dit au début du siècle que l'humanité était perfectible. Herder et Condorcet lui emboîtent le pas. L'homme est perfectible, la société est perfectible, bref les valeurs sont également en progrès. C'est pourquoi les philosophes réfléchissent aussi sur la richesse des nations, sur l'importance de l'agriculture et du commerce, qu'affirment les physiocrates, comme Quesnay, qui compare la circulation des biens à celle du sang dans le corps humain. Il faut donc, dans cet esprit, abolir toutes les barrières douanières, si nombreuses sous l'Ancien Régime.

La morale évangélique, qui repose sur la charité, doit être remplacée par une morale sociale, fondée sur la philanthropie et la tolérance, valeurs pour lesquelles l'État est tenu, selon Beccaria, de se mobiliser. Les philosophes des Lumières posent ainsi la question du droit public, par opposition aux multiplicités des droits inégaux qui caractérisent la société d'avant 1789. La liberté doit être garantie par la loi, comme l'affirme Montesquieu ; l'individu peut être considéré comme « citoyen » de par la loi même, selon J.-J. Rousseau.

Les Lumières ont une importance décisive pour la naissance du monde moderne, d'abord parce qu'elles ont été l'une des sources idéologiques de la Révolution française, ensuite et surtout parce qu'elles ont conditionné la naissance de l'homme moderne, sa sensibilité, son individualisme, malgré les excès romantiques dont elles sont aussi responsables.

PHYSIQUE

La lumière est une forme d'énergie rayonnante (ondes électromagnétiques) qui est perçue par la vision. Émise par incandescence ou par luminescence, elle est composée d'une infinité de radiations de longueurs d'onde (c'est-à-dire de fréquences) différentes, dont l'ensemble constitue le spectre lumineux.

L'œil humain n'est sensible qu'à une partie du spectre lumineux, une étroite bande de radiations dont les longueurs d'onde sont comprises entre 0,4 μm (rayons violets) et 0,8 μm (rayons rouges) [1μm = 1 micromètre = 10-6 m]. La lumière solaire est considérée comme une lumière blanche ; décomposée par un prisme, elle donne les couleurs de l'arc-en-ciel.

Vitesse de la lumière.

La première détermination en a été faite en 1676 par Olaus Römer à partir de l'observation des éclipses des satellites de Jupiter. Elle fournit, alors, une valeur d'environ 210 000 km/s. En 1849, Fizeau et, en 1850, Foucault effectuèrent des mesures plus directes qui, précisées par la suite, donnèrent 299 774 km/s. Les expériences les plus récentes s'accordent sur la valeur de 299 792 458 m/s, dans le vide.

Nature de la lumière.

Dès le XVIIe s., la nature de la lumière a été au cœur de nombreux débats opposant les partisans d'une théorie corpusculaire (Newton), voyant la lumière comme un mouvement de particules, aux tenants d'une théorie ondulatoire (Huygens). On crut, au XIXe s., la question tranchée en faveur de l'hypothèse ondulatoire, en particulier après que Thomas Young (1773 - 1829) eut découvert le phénomène des interférences lumineuses, et que Maxwell, en 1873, eut développé la théorie électromagnétique de la lumière. Le débat rejaillit, au XXe s., avec l'hypothèse d'Einstein (1905), faisant de la lumière un flux de corpuscules pourvus d'une masse nulle (photons). Cette hypothèse ainsi que la théorie de Louis de Broglie, associant une onde électromagnétique à chaque particule (1924), sont à la base des conceptions modernes, selon lesquelles onde et corpuscule constituent deux aspects complémentaires d'une même réalité physique.

Propriétés physiques.

La lumière est susceptible de subir les phénomènes de réflexion, de réfraction et, comme les autres phénomènes ondulatoires, de diffraction, de diffusion, d'interférences, tous phénomènes qui sont à l'origine de nombreux faits naturels et d'applications scientifiques et techniques.

L'énergie lumineuse.

La lumière joue un rôle fondamental pour les êtres vivants. Les végétaux l'utilisent pour croître, et pour décomposer, en présence d'eau, le gaz carbonique de l'air, en gardant le carbone et en rejetant l'oxygène, selon un processus appelé photosynthèse.

L'énergie lumineuse peut être convertie en énergie thermique (fours solaires), en énergie chimique (réactions photochimiques utilisées en photographie) et en énergie électrique (cellules photoélectriques, photopiles).