Mallarmé (Stéphane)

Poète français (Paris 1842 - Valvins, Seine-et-Marne, 1898).

D'abord professeur d'anglais, enthousiasmé par Baudelaire et Edgar Poe, il publie dix de ses poèmes dans le Parnasse contemporain (1866). Ceux-ci passent inaperçus, de même que l'unique scène de sa pièce Hérodiade, publiée en 1871, où il définit ainsi sa poétique : « peindre non la chose, mais l'effet qu'elle produit ». Le même insuccès frappe l'Après-midi d'un faune, hymne à la sensualité universelle. Reconnu par Verlaine dans ses Poètes maudits et par Huysmans dans À rebours, en 1884, il accède brusquement à la notoriété, et ses Poésies paraissent en 1887. D'autres de ses poèmes (comme le Cygne ou le Tombeau d'Edgar Poe) sont d'abord publiés dans des revues. Devenu la figure de proue du mouvement symboliste, il rassemble autour de lui toute une génération de jeunes poètes (Laforgue, Gide, Valéry, Claudel). En 1897, il publie un poème déconcertant par sa présentation typographique et par son hermétisme : Un coup de dés jamais n'abolira le hasard. Ce poème est l'ébauche d'un « Livre » absolu dont Mallarmé a toujours rêvé et qui ne verra jamais le jour. Son œuvre, malgré sa brièveté et son inachèvement, a été déterminante pour l'évolution de la littérature française au cours du XXe s.