Rome

Capitale de l'Italie, cap. du Latium et ch.-l. de prov., sur le Tibre ; 2 612 068 hab. (Romains) [3 697 000 hab. dans l'agglomération].

Résidence papale et ville remarquable par l'abondance des monuments anciens et des œuvres d'art. La ville, cap. de l'Italie depuis 1870, est un centre politique, intellectuel, artistique, religieux et touristique, avec quelques industries.

HISTOIRE

Rome est née au VIIIe s. av. J.-C. du regroupement de plusieurs villages latins et sabins établis sur des collines, sept selon la tradition. Les Étrusques contribuèrent largement (VIIe-VIe s. av. J.-C.) à faire de Rome une cité bien organisée, pourvue de remparts et de monuments. La ville devint bientôt la capitale d'un empire immense ; sous les empereurs, elle compta un million d'habitants. L'apparition des Barbares l'amena à organiser sa défense (IIIe s. apr. J.-C.) et à se replier dans l'enceinte fortifiée d'Aurélien. Constantin lui porta un coup fatal en faisant de Constantinople une seconde capitale (330). Privée de la présence impériale, Rome déclina avant d'être mise à sac par les Barbares (en 410, 455, 472). Centre du christianisme, capitale des États pontificaux et siège de la papauté (sauf à l'époque de la papauté d'Avignon et du Grand Schisme, entre 1309 et 1420), elle connut ensuite un regain de prestige. Mais ce ne fut qu'à partir du XVe s. que les papes renouvelèrent son visage, Rome devenant le rendez-vous des grands artistes de la Renaissance. Au XIXe s., à partir de 1848, se posa la Question romaine, à savoir l'existence d'États souverains de l'Église dans une Italie en voie d'unification puis dans un État italien (→ États de l'Église).

ARCHÉOLOGIE ET BEAUX-ARTS

La Rome primitive. Les premiers ensembles monumentaux sont édifiés par les Étrusques à partir du milieu du VIIe s. av. J.-C. Les grands travaux (Cloaca maxima) sont attribués par la tradition au premier roi étrusque, Tarquin l'Ancien. La ville républicaine laisse peu de monuments intacts, en dehors des temples de Vesta et de la Fortune virile, au pied du Capitole.

La Rome impériale. Elle s'épanouit autour des forums, qui forment le centre politique de la cité. Vaste place rectangulaire, souvent bordée de portiques, chaque forum s'accompagne de nombreux monuments (marchés, basiliques...). Les forums impériaux, dont celui de Trajan, œuvre d'Apollodore de Damas, avec son marché, la basilique Ulpia et les deux bibliothèques encadrant la colonne Trajane, constituent un ensemble archéologique tout aussi impressionnant que celui du Forum romain (Curie, basiliques Aemilia, Julia et de Maxence, arcs de Septime Sévère, de Titus et de Constantin). Non loin s'élèvent le théâtre de Marcellus et, à l'opposé, l'immense Colisée. Citons encore les thermes de Constantin, de Trajan et de Dioclétien (église Ste-Marie-des-Anges et Musée national) ainsi que les thermes gigantesques de Caracalla, le Panthéon, le château Saint-Ange (mausolée d'Hadrien), etc. La Domus aurea de Néron conserve des peintures murales proches de celles des débuts de l'art paléochrétien (catacombes de saint Callixte, de saint Sébastien, de sainte Domitille, de sainte Priscille...).

Moyen Âge et Temps modernes. Les premières basiliques chrétiennes (en général très remaniées par la suite) sont imprégnées de la grandeur impériale : St-Jean-de-Latran, Ste-Marie-Majeure (mosaïque des IVe, Ve et XIIIe s.), St-Paul-hors-les-Murs, St-Laurent-hors-les-Murs (décors « cosmatesques », cloître roman), S. Clemente (mosaïques et fresques). Beaucoup de petites églises associent les traditions antique, paléochrétienne et byzantine : S. Sabina (Ve s.), S. Maria Antiqua (fresques des VIe-VIIIe s.), S. Prassede (IXe s.), S. Maria in Trastevere (mosaïques), etc. La première manifestation de la Renaissance est la construction du palais de Venise (v. 1455), suivie des décors initiaux de la chapelle Sixtine (v. ce mot). Les entreprises du pape Jules II, confiées au génie de Bramante, de Raphaël ou de Michel-Ange, font de Rome le grand foyer de la Renaissance classique : travaux du Vatican (v. ce mot), début de la reconstruction de la basilique Saint-Pierre (v. ce mot), esquisse d'un nouvel urbanisme où s'insèrent églises et demeures nobles (palais Farnèse). Entreprise en 1568 par Vignole, l'église du Gesù sera le monument typique de la Contre-Réforme. C'est à Rome que le style baroque se dessine avec les œuvres de Maderno, puis explose dans celles de Bernin, de Borromini et de P. de Cortone. Un des lieux caractéristiques de l'expression baroque est la piazza Navona (anc. cirque de Domitien), avec les fontaines de Bernin et l'église S. Agnese. Le XVIIIe s. et le début du XIXe font écho aux créations antérieures en multipliant fontaines, perspectives, façades et escaliers monumentaux : fontaine de Trevi, 1732 ; piazza del Popolo, au pied des jardins du Pincio, 1816.

Principaux musées (outre ceux du Vatican) : musées de l'ensemble du Capitole, conçu par Michel-Ange (antiques) ; musée national des Thermes de Dioclétien (antiques) ; musée de la villa Giulia (art étrusque) ; galerie Borghèse (peinture et sculpture) ; galerie nationale d'Art ancien, dans les palais Barberini et Corsini ; galerie Doria-Pamphili.