Rome

Un des principaux États de l'Antiquité, issu de la ville du même nom.

HISTOIRE

Rome : les origines et la royauté (753-509 av. J.-C.). Aux VIIIe-VIIe s. av. J.-C. s'effectuent les premiers établissements sur le mont Palatin (753, date légendaire de la fondation de Rome par Romulus), qui s'étendent au VIIe s. sur les sept collines. Les villages latins et sabins se transforment en cité sous la domination des rois étrusques, qui lui donnent ses premiers monuments.

La République romaine (509-27 av. J.-C.). L'élaboration progressive du régime républicain se fait au travers de magistratures, généralement collégiales (préture, consulat, censure), tandis que le sénat, composé des chefs patriciens, assure la continuité de la république. Le reste de la population, la plèbe, n'a ni droits politiques ni statut juridique. Les nécessités de la guerre (conquête du Latium) favorisent la lutte des plébéiens, qui obtiennent l'égalité juridique et la désignation de nouveaux magistrats, les tribuns de la plèbe.

IIIe s. av. J.-C. Après plusieurs siècles de lutte, les plébéiens obtiennent l'égalité avec les patriciens, y compris l'accès au sénat.

L'apparence démocratique des assemblées du peuple (comices) cache cependant une prédominance des riches (plébéiens ou patriciens) aussi effective qu'au sénat.

Ve-IIIe s. av. J.-C. Rome conquiert l'Italie méridionale.

264-146 av. J.-C. Les guerres puniques lui permettent d'anéantir sa grande rivale, Carthage.

IIe-Ier s. av. J.-C. Elle réduit la Grèce en province romaine puis conquiert l'Asie Mineure, la Judée, la Syrie, l'Espagne et la Gaule.

La conquête va faire de Rome l'héritière des civilisations du bassin méditerranéen et transformer la société romaine : la noblesse sénatoriale et les chevaliers s'enrichissent tandis que le déclin de la petite propriété entraîne l'essor d'une nouvelle plèbe, qui forme la « clientèle » des riches. L'échec des tentatives de réformes des Gracques (133-123) permet à des généraux ambitieux d'utiliser les luttes sociales pour établir leur dictature. Les luttes intestines ne tardent pas à affaiblir la République.

107-86 av. J.-C. Marius puis Sulla (82-79) gouvernent avec l'appui de l'armée.

60 av. J.-C. Pompée, Crassus et Jules César imposent une alliance à trois (triumvirat), renouvelée en 55.

Après une période de guerre civile, Pompée est vaincu par César à Pharsale (48). César, dictateur, est assassiné aux ides de mars 44.

43 av. J.-C. Second triumvirat : Antoine, Octavien, Lépide.

27 av. J.-C. Après sa victoire sur Antoine à Actium (31 av. J.-C.), Octavien s'arroge tous les pouvoirs sous des apparences républicaines et reçoit le titre d'Auguste.

Le Haut-Empire. Auguste dispose du pouvoir militaire (imperium), civil (magistratures) et religieux (grand pontife). Il réorganise l'armée, l'administration centrale et celle des provinces, et fixe les frontières de l'Empire au Rhin et au Danube. Quatre dynasties vont se succéder.

14-68 apr. J.-C. Les Julio-Claudiens poursuivent son œuvre. Sous Tibère, l'Empire s'étend par la conquête de la Bretagne, mais les relations entre l'empereur et le sénat sont difficiles. Elles vont se dégrader sous Caligula et sous Néron.

69-96. Les Flaviens (Vespasien, Titus, Domitien) consolident le pouvoir impérial, stabilisent les frontières.

96-235. L'Empire est à son apogée territoriale, économique et culturelle sous les Antonins (96-192) et les premiers Sévères.

La stabilité politique assurée par les Antonins (Nerva, Trajan, Hadrien, Antonin, Marc Aurèle et Commode) favorise la prospérité agricole, industrielle et commerciale. Une classe dirigeante où se mêlent sénateurs, chevaliers et bourgeoisie municipale s'enrichit, tandis que les villes, foyers de romanisation, se couvrent de monuments. L'unité de civilisation s'affirme dans tout l'Empire. En 212, l'édit de Caracalla donne le droit de cité à tous les hommes libres de l'Empire.

L'Empire tardif, ou Bas-Empire
235-284. Pressé par les Germains et par les Perses, l'Empire manque de se disloquer.

Cette période est marquée par la ruine de la paysannerie devant l'essor des grands domaines, l'appauvrissement des villes, l'arrêt des conquêtes profitables et la menace extérieure. Le poids croissant de l'armée entraîne une période d'anarchie militaire (235-268), puis l'arrivée au pouvoir d'empereurs originaires d'Illyrie (268-284), qui vont restaurer provisoirement l'ordre romain avec Aurélien puis Dioclétien (284-305). Celui-ci, pour faciliter l'administration et la défense de l'Empire, établit le régime de la tétrarchie (293), système collégial de gouvernement par deux Augustes et deux Césars.

313-337. Constantin reconstitue l'unité de l'Empire et crée une nouvelle capitale, Constantinople, désormais rivale de Rome. Il accorde également aux chrétiens le droit de pratiquer leur religion (313).

395. À la mort de Théodose, l'Empire romain est définitivement partagé entre l'Empire d'Occident (cap. Rome) et l'Empire d'Orient (cap. Constantinople).

Au Ve s., les invasions barbares touchent durement l'Empire d'Occident. En 476, le roi barbare Odoacre dépose le dernier empereur, Romulus Augustule ; c'est la fin de l'Empire d'Occident. En Orient, l'Empire byzantin va durer jusqu'en 1453.

RELIGIONS

Les antiques religions romaines comprennent l'ensemble des cultes en vigueur non seulement dans la cité de Rome, mais aussi dans les autres régions de l'Empire. Elles débordaient largement la sphère du culte public romain et étaient extrêmement diverses, notamment du fait de l'entrée progressive de nombreux rites et croyances d'origine étrangère. À l'époque où les religions proprement romaines font preuve d'une certaine stabilité (du IIe s. av. J.-C. au IIIe s. apr. J.-C.), elles se caractérisent principalement par le polythéisme et par le ritualisme. Un Romain adorait à la fois les dieux de sa famille (mânes, lares, pénates), ceux de son quartier, ceux de sa profession, enfin ceux de la cité. Ces derniers, qui avaient pour souverain Jupiter, étaient répartis en divers groupements dont le plus ancien était la triade précapitoline (Jupiter, Mars et Quirinus), relayée à partir du Ve s. av. J.-C. par la triade dite capitoline parce qu'elle était installée dans le temple du Capitole (Jupiter, Junon et Minerve). Les dieux de la cité étaient classés en deux catégories : les divinités traditionnelles, ou indigènes (Jupiter, Junon, Mars, Vesta...), et les divinités nouvellement installées (Apollon, Esculape, Cybèle, Isis...). La seconde caractéristique de la religion romaine tenait au fait que le culte était toujours une affaire communautaire et devait s'exprimer par des rites parfaitement définis, soit dans le cadre domestique, soit au niveau de la cité. L'exécution méticuleuse du rite était alors plus importante que l'idée plus ou moins orthodoxe qu'on pouvait se faire des dieux. C'est d'abord par ce ritualisme qu'un lien (religio ayant le sens de « ce qui relie ») était établi avec la divinité. Du fait que les collèges des prêtres, simples fonctionnaires du culte public, se préoccupaient plus des aspects rituels et matériels du culte que des croyances elles-mêmes, la religion romaine devenait très perméable à l'introduction de doctrines nouvelles. Ainsi s'explique la rapidité avec laquelle le christianisme put se répandre à Rome et dans tout l'Empire.