Fils de Charles Quint et d'Isabelle de Portugal, il épousera successivement Marie de Portugal (1543), Marie Tudor (1554), Élisabeth de Valois (1559) et Anne de Habsbourg (1570). Son fils, Philippe (1578), sera le seul à lui survivre. Philippe II continue la politique de son père, mais sans l'Empire germanique, qui revient à son oncle Ferdinand. Ses très vastes possessions le forcent à intervenir sur tous les théâtres d'opérations européens. Après avoir signé une paix favorable avec Henri II de France (Le Cateau-Cambrésis, 1559), qui lui assure l'Italie, il rentre en Espagne, qu'il ne quitte plus, et fait de Madrid sa capitale. Il commence par renforcer les liens avec l'Amérique, dont l'argent va financer sa politique : Philippe II favorise la Réforme catholique et lutte implacablement contre l'islam et le protestantisme. En Méditerranée, le roi doit faire face à l'expansion de l'Empire ottoman. Les musulmans restés en Espagne (les morisques) se soulèvent à Grenade et ne sont soumis qu'après une dure guerre menée par le frère bâtard du roi, don Juan d'Autriche (1568-1571). La victoire navale de Lépante (1571) permet ensuite de contenir les Turcs dans les limites de la Méditerranée orientale et d'assurer les communications avec les possessions d'Italie (Naples, Sicile, Sardaigne, Elbe, présides de Toscane, Milan). Aux Pays-Bas, Philippe II mène une politique absolutiste et hostile aux protestants. Il tente de mâter à partir de 1566 le soulèvement du Nord qui adhère au calvinisme. Les gouverneurs se succèdent (le duc d'Albe, don Juan d'Autriche, Alexandre Farnèse), dans une guerre ponctuée de négociations qui aboutit à l'éclatement des Pays-Bas entre le Nord calviniste et le Sud catholique. Les pays du Nord concluent l'Union d'Utrecht (1579) et comptent sur l'aide de la France et de l'Angleterre. En France, Philippe II soutient la Ligue après la mort d'Henri III (1589) et ne signe la paix avec Henri IV qu'au traité de Vervins (1598). Il tente aussi de renverser Élisabeth Ire, qui a rétabli le protestantisme en Angleterre. Il projette l'invasion de l'île, mais l'Invincible Armada est défaite (1588). À l'intérieur, Philippe II réorganise les structures administratives du royaume, avec des conseils spécialisés pour le gouvernement, des chancelleries et des audiencias pour la justice. En 1580, à l'extinction de la dynastie portugaise, il s'était fait proclamer roi de Portugal. Maître indiscutable de l'Occident, arbitre des guerres de Religion en France, Philippe II n'a pas réussi à s'imposer de façon définitive dans l'océan Atlantique, où il a été contré par l'Angleterre.