GÉOGRAPHIE
Paris, indissociable de l'agglomération dont elle est le centre, s'est développée au cœur du Bassin parisien, à un point de convergence des fleuves et des routes. Elle s'est établie originellement dans une plaine édifiée par la Seine, et où s'élèvent des restes de plateaux (Ménilmontant, Montmartre, butte Sainte-Geneviève, etc.). Les fonctions actuelles sont multiples. Capitale politique et intellectuelle de la France, Paris est le siège du gouvernement et des grandes administrations, d'une zone de défense, d'une cour d'appel, d'un archevêché, de nombreux établissements universitaires et culturels. Principal port fluvial, Paris est encore le premier centre financier, commercial et industriel de la France, grâce à l'abondance de la main-d'œuvre, à l'importance du marché de consommation, à la convergence des voies de communication et à la concentration des capitaux. Les industries se localisent surtout en banlieue ; la ville elle-même, qui s'est dépeuplée, est de plus en plus un centre de services. La croissance de l'agglomération, qui groupe près du sixième de la population du pays, n'a pas cessé, et les problèmes (transports et logement, notamm.) liés à cette concentration démographique et économique demeurent.
HISTOIRE
Principale agglomération des Parisii, Lutèce est conquise en 52 av. J.-C. par les Romains, qui en transfèrent le centre sur les pentes de la montagne Sainte-Geneviève. À l'époque des invasions germaniques (IIIe s.), la ville se replie dans l'île de la Cité et prend le nom de Paris. Soutenue par sainte Geneviève, elle résiste aux Huns en 451. Résidence des Francs au VIe s., elle est également celle du comte Eudes, qui repousse l'assaut des Normands en 886. L'avènement des Capétiens favorise l'essor de la ville, qui fonde sa prospérité sur le commerce fluvial. Le XIIe s. voit la construction des premières Halles et de Notre-Dame, l'érection de l'enceinte de Philippe Auguste et la montée en puissance du prévôt des marchands, véritable maire de la capitale. Tandis que la rive droite se consacre aux activités économiques, la rive gauche héberge l'université, créée en 1215. Poursuivant son essor au profit d'une riche bourgeoisie, Paris se rebelle à de nombreuses reprises contre l'autorité royale : révolte d'Étienne Marcel (XIVe s.), guerres de Religion (XVIe s.), Fronde (XVIIe s.). Supplantée par Versailles, où Louis XIV s'installe en 1682, elle constitue cependant au XVIIIe s., avec 600 000 hab., l'un des premiers foyers culturels de l'Europe. Théâtre principal de la Révolution française (prise de la Bastille, création de la Commune de Paris), la ville est également à l'origine des révolutions de 1830 et 1848 ; entourée en 1845 d'une nouvelle enceinte (dite « de Thiers »), elle subit de profondes transformations sous Haussmann, préfet de la Seine (1853-1870) : celui-ci lui donne ses grandes perspectives et annexe les onze communes périphériques au territoire parisien. La capitale voit ainsi ses arrondissements passer de 12 à 20 en 1860. L'échec de la Commune de Paris (18 mars - 27 mai 1871) transforme le statut municipal de la ville, la privant de son maire. De 1940 à 1944, Paris subit l'occupation allemande. La ville est devenue en 1975 collectivité territoriale, à la fois commune et département ; elle est dirigée à partir de 1977 par un maire élu (Jacques Chirac, 1977-1995 ; Jean Tiberi, 1995-2001 ; Bertrand Delanoë, 2001-2014 ; Anne Hidalgo, depuis 2014) et dotée en 1983 de conseils d'arrondissement présidés chacun par un maire. La métropole du Grand Paris (2016) comprend la commune de Paris et, notamm., les communes des départements des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne. En 2019, une réforme du statut de Paris acte la fusion de la Ville et du département de Paris, ainsi que la création d'une structure administrative et électorale unique pour les quatre premiers arrondissements, à l'horizon 2020.
BEAUX-ARTS
De l'époque gallo-romaine subsistent principalement les thermes « de Cluny », de l'époque romane reste la structure essentielle de l'abbatiale de St-Germain-des-Prés. C'est avec l'art gothique que les réalisations parisiennes deviennent exemplaires de l'art français : cathédrale Notre-Dame (1163-1260, pour l'essentiel), gravement endommagée par un incendie le 15 avril 2019, chœur de St-Germain-des-Prés, Sainte-Chapelle, parties du XIVe s. de la Conciergerie (restes du palais de l'île de la Cité). La fin du gothique (XVe-XVIe s.) se signale par les églises St-Germain-l'Auxerrois, St-Gervais, St-Séverin, St-Étienne-du-Mont, etc., et par l'hôtel des abbés de Cluny ; la Renaissance, par l'entreprise de l'église St-Eustache (1532) et du nouveau palais du Louvre. Du XVIIe s. subsistent des hôpitaux ou hospices (Val-de-Grâce, Invalides, etc.), le collège des Quatre-Nations (auj. Institut), les développements du Louvre (et l'idée d'axe est-ouest qui s'y relie), le Luxembourg, quatre « places royales », des églises et chapelles (façade de St-Gervais ; St-Paul, St-Louis, St-Roch, Sorbonne, dôme des Invalides, etc.), de nombreux hôtels particuliers de l'île Saint-Louis et du Marais. Le XVIIIe s. voit l'achèvement de la vaste église St-Sulpice (commencée en 1646), la création de la place Louis-XV (auj. de la Concorde), la construction de l'École militaire, du futur Panthéon, de l'hôtel de la Monnaie, du théâtre de l'Odéon, etc., tous édifices d'esprit classique ou néoclassique. La construction aristocratique est active, notamment au faubourg Saint-Germain, et c'est là (ainsi qu'aux hôtels de Rohan et de Soubise, dans le Marais) que l'on peut constater la vogue du décor rocaille dans la première moitié du siècle. À partir de la fin du XVIIIe s. s'urbanise le secteur de la Chaussée-d'Antin, au nord des Grands Boulevards. Après l'œuvre esquissée par Napoléon Ier (rue de Rivoli, arcs de triomphe du Carrousel et de l'Étoile, église de la Madeleine), l'histoire de l'architecture parisienne se confond avec celle de l'éclectisme (Opéra de Garnier) ainsi qu'avec celle de l'emploi du métal (gares, bibliothèques, tour Eiffel ; Centre national d'art et de culture G.-Pompidou ; Institut du monde arabe) et du béton (Théâtre des Champs-Élysées ; maison de l'Unesco ; Opéra de la Bastille ; Cité de la musique).
Principaux musées. Musées d'art nationaux : du Louvre, d'Orsay, du quai Branly, de Cluny, Guimet, Rodin, Picasso, d'Art moderne. Musées municipaux : Carnavalet, du Petit Palais, Cernuschi, d'Art moderne. Musées à gestion semi-publique : Jacquemart-André et Marmottan Monet (qui dépendent de l'Institut), des Arts décoratifs. Musées scientifiques nationaux : Muséum national d'histoire naturelle et musée de l'Homme, palais de la Découverte, Cité des sciences et de l'industrie du parc de la Villette. La Bibliothèque nationale de France possède un fonds considérable de manuscrits, d'estampes, de monnaies et médailles et de photographies.
