Officier durant la Première Guerre mondiale, il écrit plusieurs ouvrages de réflexion politique et de stratégie militaire (le Fil de l'épée, 1932 ; Vers l'armée de métier, 1934 ; la France et son armée, 1938), dans lesquels il préconise l'utilisation des blindés. Général de brigade au cours de la bataille de France (mai 1940), sous-secrétaire d'État à la Défense nationale dans le cabinet Reynaud (juin), il refuse l'armistice et lance, de Londres, le 18 juin, un appel invitant les Français à poursuivre le combat. Cette rébellion lui vaut d'être condamné à mort par contumace. Il réalise progressivement le ralliement des forces restées libres dans l'empire colonial français (1940-1943) et charge Jean Moulin d'unifier la Résistance en France (1942). Il obtient avec difficulté la reconnaissance par les Alliés de sa légitimité et fonde à Alger, avec Giraud, bientôt écarté, le Comité français de libération nationale (juin 1943). Ce comité devient, en juin 1944, le Gouvernement provisoire de la République française, qui s'installe en août à Paris. À la tête de ce gouvernement, de Gaulle rétablit la République dans la France libérée, amorce la reconstruction et accomplit d'importantes réformes (nationalisations, lois sociales, droit de vote pour les femmes). Hostile au projet de Constitution de la IVe République, il démissionne en janv. 1946 et manifeste, par le discours de Bayeux (16 juin), des conceptions favorables à un exécutif fort et à une limitation du rôle des partis. Fondateur et chef du Rassemblement du peuple français (RPF), il se retire ensuite de la vie politique et se consacre à la rédaction de ses Mémoires de guerre (1954-1959).
Rappelé au pouvoir à la faveur de la crise algérienne (mai 1958), il fait approuver une nouvelle Constitution, qui fonde la Ve République, et devient président de la République (1959). Après un temps d'ambiguïté, il résout la question algérienne en adoptant avec fermeté le principe d'autodétermination, cautionné par référendum en janv. 1961. Les accords d'Évian (mars 1962) aboutissent à l'indépendance de l'Algérie, malgré de nombreuses oppositions et de violentes péripéties (actions terroristes de l'OAS, putsch d'Alger d'avr. 1961). Le caractère présidentiel du régime s'affirme par l'adoption de l'élection du chef de l'État au suffrage universel (oct. 1962). De Gaulle est réélu en déc. 1965. Défenseur de l'indépendance nationale, il retire la France du commandement intégré de l'OTAN (1966), développe la force nucléaire et met en œuvre une politique de détente et de coopération face à l'URSS, la Chine et le tiers-monde. Après la réconciliation avec l'Allemagne (traité franco-allemand signé avec le chancelier Adenauer, 1963), il accepte l'œuvre économique du Marché commun mais refuse toute aliénation de la souveraineté française au profit d'institutions politiques communautaires. Un an après les événements de mai 1968, son projet de régionalisation et de réforme du Sénat étant repoussé par référendum, il démissionne (avr. 1969).
