Ce genre spécifiquement américain est issu de la rencontre entre un art qui naissait et une histoire qui s'achevait à peine : la conquête de l'Ouest, la guerre de Sécession, les luttes contre les Indiens, les exploits des hors-la-loi, etc. Épopée d'une nation, dont le cinéma allait raconter les épisodes et célébrer les héros, fixant à jamais un modèle thématique, emblématique et héroïque : le cow-boy, son arme et son cheval, le shérif, les Indiens, la terre et le bétail, l'action et l'aventure.

Le premier grand western date de 1903 (le Vol du grand rapide de E. S. Porter). Son succès entraîne la prolifération de petits films courts dans lesquels s'illustrent déjà quelques metteurs en scène (T. H. Ince) et des vedettes spécialisées (W. S. Hart, Tom Mix). Dans les années 1920, le genre acquiert sa véritable dimension épique, la majesté des paysages s'harmonisant avec le sentiment d'un enjeu historique, avec J. Cruze (la Caravane vers l'Ouest) et J. Ford (le Cheval de fer). Dès lors, la majorité des cinéastes américains vont réaliser un western exaltant la conquête de l'Ouest ou la démystifiant par une lecture critique de l'histoire ou une réflexion morale, psychologique ou esthétique (la Piste des géants de R. Walsh, 1930 ; Une aventure de Buffalo Bill de Cecil B. De Mille, 1937 ; la Chevauchée fantastique de J. Ford, 1939 ; Duel au soleil de K. Vidor, 1947 ; la Rivière rouge de H. Hawks, 1948). À partir des années 1960, la production diminue, et des réalisateurs, tels S. Peckinpah, A. Penn, M. Hellman, S. Pollack ou R. Altman, remettent en cause la légende, avec parfois un langage d'une extraordinaire violence, tandis qu'en Italie et en Espagne apparaît le « western spaghetti », sous-genre dont Sergio Leone crée la renommée (Il était une fois dans l'Ouest, 1968). Après quelques années d'absence, le western réapparaît à partir des années 1980. Des films comme Pale Rider (1985) et Impitoyable (1992) de Clint Eastwood, Danse avec les loups (1990) de Kevin Costner ou le Secret de Brokeback Mountain (2005) d'Ang Lee, cherchent à rendre hommage à ce type de cinéma tout en affirmant un autre regard social ou ethnologique, lié à l'évolution des mœurs et des mentalités dans la société contemporaine.