sculpture [skyltyr] 

nom féminin

(lat. sculptura)

  1. Art de sculpter : Pratiquer la sculpture sur métal.
  2. Ensemble d'œuvres sculptées : La sculpture romane.

Évolution historique.

Apparue dès les temps préhistoriques, la sculpture a brillé aussi bien dans l'Égypte ancienne, la Grèce (Phidias, Praxitèle) et la Rome antiques qu'en Chine, en Inde ou dans l'Amérique préhispanique avant de se développer dans l'Occident médiéval à partir de l'époque romane. Sa destination a d'abord été essentiellement religieuse (images des divinités, génies, saints personnages...) ou magique (art funéraire, source importante de la petite statuaire et du portrait). C'est surtout à la Renaissance qu'une sculpture profane, ou à fin purement esthétique, prend son essor (Michel-Ange, Donatello, Jean Goujon), pour s'épanouir pleinement aux XVIIe et XVIIIe s. dans l'Europe monarchique : la sculpture baroque (le Bernin) puis classique (Girardon) se voue aux décorations publiques ou de palais, aux statues et aux bustes commémoratifs. La tendance débouchera au XIXe s. sur le néoclassicisme (Canova, Carpeaux), avant le renouveau marqué par le réalisme (Degas) et les recherches formelles (Rodin). Des mutations profondes interviennent au XXe s., qui voit à la fois l'approfondissement et le dépassement de la spécificité de la discipline : Brancusi (puis Giacometti) dissocie la sculpture de la représentation, en allant vers des formes simplifiées à l'extrême ; Marcel Duchamp, lui, élargit la notion avec le ready-made, promouvant au statut d'œuvre d'art des objets déjà existants. Il inaugure ainsi des pratiques d'assemblages dont s'emparera le surréalisme (Miró) suivi, dans la seconde moitié du siècle, par les artistes néo-dada américains (Rauschenberg), les « nouveaux réalistes » français (Arman, Tinguely, Niki de Saint Phalle), le pop art (Oldenburg), l'art minimal (Don Judd) et l'art pauvre (arte povera). Aujourd'hui, dans la lignée de Calder, la pratique de l'installation et des environnements tend à estomper davantage les frontières entre peinture, sculpture et architecture (Richard Serra, Anish Kapoor) ; parallèlement, sous l'influence du land art, la sculpture peut aussi perdre son statut d'œuvre éternelle pour devenir un élément éphémère au sein d'un paysage.

Les techniques.

On distingue : la sculpture en ronde bosse, entièrement dégagée dans les trois dimensions, et les reliefs, plus ou moins liés à un fond (bas-relief, haut-relief...) ; la sculpture monumentale (statues et groupes, reliefs à figures) ; la sculpture d'ornement ainsi que la petite sculpture (statuettes, figurines).

L'œuvre sculptée est obtenue soit par l'intermédiaire du modelage (terre, cire, plâtre, etc.), soit par taille directe sur marbre, pierre, bois ainsi qu'ivoire ou pierres dures pour certaines petites pièces. Le modelage est généralement suivi d'un moulage (confection d'un modèle, le plus souvent en plâtre) et d'une exécution. La taille directe, par le sculpteur lui-même s'aidant de dessins ou d'esquisses modelées, a été à peu près abandonnée au XIXe s., pour renaître au XXe s. Aux matériaux traditionnels (les plus nobles étant le marbre et le bronze) se sont joints, au XXe s., divers métaux (fer, acier, aluminium, notamment soudés) et, plus récemment, les résines synthétiques et autres matières plastiques, tandis que les nouvelles technologies (logiciels de sculpture virtuelle, imprimantes 3D) redéfinissent le geste traditionnel du sculpteur.