nom féminin
(de 1. marin)
Marine de guerre ou marine militaire, ensemble des forces navales et aéronavales d'un État, destinées à la guerre sur mer.
adjectif invariable et nom masculin
Bleu foncé : Un gilet marine, bleu marine. Aimer le marine.
Marine marchande.
Les Français d'Auxiron, Follenay puis Périer et Jouffroy d'Abbans sont les premiers à installer des machines à vapeur sur des navires (1774-1778). Jouffroy d'Abbans réussit, avec son deuxième bâtiment, à remonter la Saône (1783). En 1803, l'Américain R. Fulton fait évoluer sur la Seine un bateau à roues ; en 1806, il regagne l'Amérique et met en service sur l'Hudson un navire de 100 t, le Clermont. La navigation à vapeur est née. En 1819, le Savannah, navire de mer équipé de roues, relie l'Amérique à l'Angleterre, en utilisant toutefois aussi sa voilure. Les inconvénients de la roue, par mer agitée, sa vulnérabilité entraînent bientôt l'adoption de l'hélice pour la propulsion des navires de haute mer. Le Français F. Sauvage prend le premier brevet en 1832. Les premiers essais à la mer sont faits par le Suédois J. Ericsson (1837) et par le Britannique F. P. Smith (1839). Les premiers navires en fer sont construits vers 1820. Vers 1860, l'acier se substitue au fer. L'évolution la plus spectaculaire est celle des paquebots. Au lendemain de la Première Guerre mondiale apparaissent la turbine, pour les navires rapides, et le moteur Diesel, au fonctionnement économique. Le mazout remplace peu à peu le charbon comme combustible. La radio est installée sur tous les navires. La composition des flottes marchandes se transforme vers 1965 avec l'apparition de nouveaux navires à haut rendement, rouliers, porte-conteneurs, méthaniers, et une meilleure spécialisation des pétroliers, minéraliers et vraquiers.
Marine de guerre.
Antiquité et Moyen Âge. C'est en Méditerranée que se manifeste pour la première fois la puissance de la mer avec l'apparition des flottes égyptienne ou phénicienne. Les cités grecques, Carthage puis Rome cherchent à obtenir la maîtrise de la mer et développent, parallèlement à leurs navires de commerce, une flotte de combat. À cette époque, le combat, bord à bord, ressemble à une bataille terrestre. Au Moyen Âge, lors des croisades, les flottes italiennes (Venise, Gênes) assurent les liaisons et font face au problème de la piraterie musulmane. Les cités marchandes de la Hanse et des Flandres disposent de forces navales pour la protection de leur commerce. Pendant la guerre de Cent Ans, la maîtrise de la mer permet aux Anglais de guerroyer en France. À la fin du XVe s., les progrès techniques et l'amélioration des qualités nautiques des navires vont permettre les premières traversées océaniques.
Les Temps modernes. La recherche de nouveaux territoires à explorer et de nouvelles routes commerciales stimule les flottes européennes. Il s'ensuit une période de compétition qui aboutit, au XVIIIe s., à l'établissement de l'hégémonie maritime britannique. Les marines de cet âge classique sont composées de corvettes, de frégates, de galiotes (navires à voiles hollandais) et surtout de vaisseaux de ligne. La multiplication des canons de bord finit par transformer le combat naval, où la canonnade remplace l'abordage. Désormais, les flottes de guerre se distinguent nettement des navires de transport.
Ayant atteint son apogée au milieu du XIXe s., la marine à voile ne résistera pas à l'effet de techniques nouvelles : propulsion à vapeur (premier bâtiment : l'aviso Sphinx, lancé en 1829), blindage en fer puis en acier, artillerie rayée et obus explosifs.
Le XXe siècle. La lutte entre le canon et la cuirasse se traduit alors par une course au tonnage. À partir de 1906, le cuirassé va donner au navire de ligne son aspect définitif pour près d'un demi-siècle. La Première Guerre mondiale, marquée par un seul véritable affrontement naval (Jylland, mai 1916), n'en souligne pas moins le rôle déterminant de la mer : blocus des puissances centrales, transport des troupes sur les champs de bataille, lutte contre les sous-marins. Avec la Seconde Guerre mondiale, le rôle dévolu aux marines de guerre est l'objet d'un véritable changement d'échelle. La maîtrise de la mer cesse de s'identifier avec la surface ; la menace aérienne et sous-marine pèse sur la liberté des routes de communication et sur la sécurité des convois. Dès 1942, le porte-avions, avec son environnement de navires de protection, détrône le cuirassé.
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les flottes de combat tendent à s'organiser autour du porte-avions et du sous-marin à propulsion nucléaire. Le porte-avions, soutenu par des bâtiments logistiques, est la pièce maîtresse de forces d'intervention lointaine. L'équipement généralisé des navires en missiles antiaériens et anti-sous-marins bénéficie de systèmes électroniques et informatiques de traitement et d'exploitation des informations tactiques. Le sous-marin offre des possibilités comme bâtiment d'attaque ou comme lanceur de missiles balistiques à charges nucléaires. Il reste à ce jour l'atout majeur de la stratégie des grandes puissances en raison des difficultés liées à sa détection.