marée [mare] 

nom féminin

(de mer)

  1. Mouvement oscillatoire du niveau de la mer, dû à l'attraction de la Lune et du Soleil sur la masse d'eau des océans : Marée basse (= lorsque la mer s'est retirée). Marée haute (= lorsque la mer est à son maximum). Marée montante, descendante. Le calendrier des marées.
  2. Foule considérable en mouvement : Une marée humaine envahit la place (SYN.  flot).
  3. Ensemble des produits frais de la mer destinés à la consommation : Arrivage de marée chaque jour (= de poissons, crustacés, coquillages).
  4. Coefficient de marée, nombre compris entre 20 et 120, caractéristique de chaque marée et indicatif de la différence de niveau entre la haute mer et la basse mer.

    Contre vents et marées, en dépit de tous les obstacles.

  5. Marée noire, arrivée sur un rivage de nappes de pétrole provenant d'un navire qui a été accidenté ou qui a purgé ses réservoirs, ou de l'éruption accidentelle d'une tête de puits sous-marine.

Le mécanisme des marées.

L'allure et l'amplitude des marées sont liées à la position relative de la Terre, du Soleil et de la Lune, qui se modifie chaque jour, mais aussi aux irrégularités du contour et de la profondeur des bassins océaniques.

La rotation de la Terre, conjuguée au mouvement orbital de la Lune, confère, en un lieu donné, son caractère périodique au phénomène des marées. Celui-ci peut être considéré comme la superposition d'un grand nombre d'ondes. Il présente, selon les endroits, un caractère diurne (une haute et une basse mer toutes les 24 h 50 min), semi-diurne (deux hautes mers et deux basses mers en 24 h 50 min) ou mixte (inégalités dans la durée des hautes et des basses mers). Dans les mers fermées, comme la Méditerranée, les amplitudes sont le plus souvent nulles ou presque nulles. Au contraire, sur les rivages précédés d'une vaste plate-forme continentale, elles sont très élevées : 19,6 m dans la baie de Fundy (Canada) ; jusqu'à 16,1 m dans la baie du Mont-Saint-Michel.

Compte tenu des masses relatives de la Lune et du Soleil et de leurs distances à la Terre, l'action de la Lune est 2,17 fois plus forte que celle du Soleil. La force génératrice de la marée varie en intensité selon que les attractions de la Lune et du Soleil s'ajoutent (à la nouvelle lune, marée de vive-eau) ou se contrarient (aux quartiers et à la pleine lune, marée de morte-eau). L'amplitude varie ainsi dans le temps : elle est forte en vive-eau, mais faible en morte-eau, c'est au voisinage des équinoxes qu'elle est la plus forte. Ces changements cycliques du marnage sont exprimés en coefficients de marée.

Les courants de marée.

Le courant de flot et celui de jusant résultent de la dénivellation produite à la surface de la mer par le passage de l'onde de marée. Leur vitesse, proportionnelle au coefficient de marée, est aussi influencée par le relief sous-marin (accélération dans les zones peu profondes et les goulets côtiers). Leur énergie, jadis captée dans les moulins à marée, est exploitée dans des usines marémotrices comme celle de la Rance.