impressionnisme [ɛ̃presjɔnism] 

nom masculin

(de impression)

  1. École picturale française qui se manifesta notamm., de 1874 à 1886, par huit expositions publiques à Paris et qui marqua la rupture de l'art moderne avec l'académisme.
  2. Tendance générale, en art, à noter les impressions fugitives, la mobilité des phénomènes plutôt que l'aspect stable et conceptuel des choses.

Les principaux impressionnistes.

Historiquement défini par huit expositions parisiennes entre 1874 et 1886, l'impressionnisme dépasse néanmoins une telle délimitation. En effet, dès 1860, des peintres tentent de sortir de l'académisme ambiant et de ses règles perçues comme trop rigides et trop normatives. Si Manet joue un rôle important dans la genèse de cette nouvelle peinture, les impressionnistes au sens strict sont Monet ainsi que Pissarro et Sisley, qu'accompagnent d'autres artistes dont les personnalités respectives évolueront de façon nettement distincte : A. Renoir, Cézanne, Degas, Morisot, Armand Guillaumin, l'Américaine Mary Cassatt, etc. L'impressionnisme est un point de départ pour Seurat et Signac, maîtres du néo-impressionnisme, pour Gauguin, Toulouse-Lautrec, Van Gogh ainsi que pour de nombreux « postimpressionnistes », en France et à l'étranger.

Le nom du nouveau courant provient du tableau de Monet intitulé Impression, soleil levant, lequel, exposé en 1874, fait scandale. Son aspect non fini, ses contours flous, son absence de volume et de profondeur suscitent l'ironie d'un critique qui voit « de l'impression là-dedans »… Monet et ses amis adoptent la formule. Mais de quelles « impressions » ces peintres veulent-ils rendre compte ?

Une primauté donnée aux sensations.

Quittant leurs ateliers pour travailler « sur le motif », c'est-à-dire en plein air, ils suivent en cela les peintres de Barbizon, certains paysagistes anglais, Boudin ou le Néerlandais Johan Barthold Jongkind. Ce travail est facilité par quelques innovations (chevalet léger, peinture en tube, notamment). Les artistes peignent une nature en mouvement constant, tentent d'immobiliser des instants fugitifs. Ils cherchent à fixer les manifestations fugaces de l'atmosphère en recueillant les mouvements légers du paysage de diverses façons : touches horizontales suggérant le clapotis des flots, séries de bâtonnets évoquant les brins d'herbe. Ils retranscrivent une perception de la réalité immédiate et des sensations éphémères.

Le souci, chez le peintre, de traduire les divers aspects de sa sensibilité l'emporte largement sur la simple représentation de la nature. Auguste Renoir donne la définition suivante de l'impressionnisme : « Traiter un sujet pour les tons et non pour le sujet lui-même, voilà ce qui distingue les impressionnistes des autres peintres. » L'utilisation de la touche impressionniste permet à l'artiste d'exprimer pleinement les sensations que lui procure le monde environnant dans toute sa variété et dans sa modernité : chemins de fer, guinguettes, paysages ruraux ou maritimes, etc.

Une palette lumineuse.

Les impressionnistes font de la lumière l'élément essentiel de leur peinture. Bannissant de leur palette les teintes sombres (le gris et le noir), ils privilégient les couleurs pures et claires. Leurs compositions sont dominées par le mouvement et la lumière. Les ombres colorées remplacent le clair-obscur traditionnel. Les impressionnistes ne mélangent pas les couleurs sur leur palette. Ils étalent les tons clairs sur la toile en les juxtaposant. Cette fragmentation des couleurs produit une sorte de papillotement lumineux, qui touche le spectateur.

Un cadrage particulier.

L'essor de la photographie a bouleversé la vision des peintres. Ceux-ci adoptent une prise de vue typiquement photographique (notamment des plans en plongée et en contre-plongée). Le tableau n'est plus une construction obéissant à des règles académiques mais un cadrage subjectif dans un espace. Edgar Degas, par exemple, coupe les corps de ses danseuses sur le bord de ses compositions. D'autres jouent sur le flou photographique en représentant à l'arrière-plan du tableau des personnages à peine discernables.