nom féminin
Des origines à la typographie.
Le premier véritable procédé d'impression, la xylographie, est inventé par les Chinois au VIIIe siècle. C'est une technique qui utilise des planches en bois tendre sur lesquelles les caractères (pictogrammes, chiffres ou lettres) ou les dessins sont gravés et apparaissent ainsi en relief. Il suffit ensuite d'appliquer sur les parties encrées la feuille à imprimer. L'invention de caractères mobiles (en porcelaine et en bois) est attribuée au Chinois Bi Sheng. Cette technique, qui permet de composer et d'imprimer un texte sans avoir à graver une nouvelle plaque pour chaque page, est également inventée indépendamment par les Coréens au XIVe siècle.
En Europe, l'essor de la gravure artistique au burin, sur bois, au XVe siècle, conduit Johannes Gutenberg à l'idée de graver séparément chacune des vingt-cinq lettres de l'alphabet latin sur de petits blocs de métal, que l'on peut ainsi assembler pour l'impression, puis réutiliser pour un autre ouvrage. Tel est le premier principe de l'imprimerie typographique utilisant ces lettres mobiles, ou caractères d'imprimerie. L'ensemble du procédé typographique, conçu par Gutenberg, comprend la confection de matrices, la fonderie de caractères, la composition des textes, et l'impression sur presse à bras. Ainsi naît l'imprimerie moderne qui va connaître une succession d'améliorations techniques, en particulier une mécanisation de ses procédés. L'amélioration la plus marquante sera l'invention en 1884, par l'Américain d'origine allemande Ottmar Mergenthaler, de la Linotype, une machine permettant de mouler une ligne entière de caractères à la fois.
L'évolution des procédés d'impression.
Après l'imprimerie typographique, avec éléments imprimants en relief, d'autres procédés sont nés : la taille-douce et l'eau-forte, techniques avec éléments imprimants en creux ; la lithographie (impression sur une pierre calcaire), avec éléments imprimants et non imprimants sur le même plan ; la sérigraphie, procédé exploitant le principe du pochoir.
La photocomposition, apparue dans les années 1950, constitue un jalon important de l'histoire de l'imprimerie. En effet, ce procédé permet de fabriquer les images photographiques des caractères au lieu de les mouler dans le métal ; les négatifs des films photographiques sont utilisés pour impressionner les plaques lithographiques. Cette technique, qui rend également possible l'impression d'illustrations, évolue jusque dans les années 1980 avec l'arrivée de l'ordinateur.
Parallèlement se développent les techniques actuelles de l'offset (procédé d'impression utilisant des plaques métalliques fixées sur un cylindre rotatif et un décalque intermédiaire en caoutchouc) et de l'héliogravure (procédé d'impression en creux, utilisant un cylindre métallique gravé qui est directement en contact avec le support à imprimer).
La chaîne graphique moderne.
Les plus récentes évolutions intervenues dans la chaîne graphique se situent dans le domaine de la préparation et du traitement des textes et des illustrations ; l'ensemble de ces opérations représente la phase dite de pré-presse.
En effet, les auteurs fournissent désormais leurs textes et images aux éditeurs sous la forme de fichiers numériques. Ces contenus (textes et images) sont ensuite mis en page. Puis l'éditeur génère un fichier numérique (généralement au format PDF) qu'il envoie au service pré-presse de l'imprimerie, qui effectue la conversion numérique-analogique des données. Dans le cas le plus général de l'impression offset, les informations numériques sont ainsi gravées directement sur les plaques métalliques. Puis l'imprimeur effectue le réglage de l'impression et des couleurs (opération appelée calage) et veille à l'alimentation en papier (par des feuilles ou par des bobines) de la presse, qu'il gère à l'aide de systèmes automatiques de contrôle et de régulation, assistés par ordinateur.