géologie [ʒeɔlɔʒi] 

nom féminin

(lat. médiév. geologia, du gr. gê, terre)

  1. Science qui a pour objet la description des matériaux qui constituent le globe terrestre et l'étude des transformations actuelles et passées subies par la Terre : Géologie descriptive. Géologie appliquée (= appliquée à la recherche minière, à l'étude des eaux, etc.).
  2. Ensemble des caractères du sous-sol d'une région : La géologie des Alpes.

Histoire de la géologie.

C'est au XVIIIe s. que les bases scientifiques de la géologie sont solidement établies et que les différentes branches s'individualisent. Les sciences de la Terre sont étudiées dans toute l'Europe et quantité d'observations sont effectuées. Deux grandes théories sont alors en présence pour rendre compte de la formation de la Terre, sans faire intervenir la Bible ni le Déluge, comme c'est généralement le cas à cette époque. La doctrine de A. G. Werner, le neptunisme, affirme que toutes les roches ont été produites par la mer et ignore complètement l'activité interne du globe. Au contraire, J. Hutton, avec le plutonisme, voit dans la pression et la puissance expansive de la chaleur, provenant du centre de la Terre, la véritable origine du relief terrestre. Buffon, le premier, exprime l'idée qu'il existe une durée propre des temps géologiques, durant lesquels se sont sédimentées les roches, et que cette durée n'est pas réductible aux 40 jours du Déluge. Giraud-Soulavie, vers 1780, estime à plusieurs centaines de millions d'années la durée approximative des phénomènes géologiques, ce qui lui vaut la censure de l'Église. Il introduit l'idée que l'on peut dater les terrains d'après les fossiles qu'ils contiennent.

L'histoire de la Terre se trouve associée, dès le XIXe s., à l'essor de la science des êtres vivants disparus, la paléontologie (v. ce mot). La théorie de l'évolution de Darwin, qui admet l'idée d'une filiation entre les espèces passées et actuelles, donne aux tentatives de classification chronologique des terrains, en fonction de l'évolution de la faune et de la flore dans le temps et dans l'espace (paléontologie stratigraphique), un élan nouveau. A. d'Orbigny, en distinguant 28 étages géologiques, pose les bases de l'échelle stratigraphique. Des cartes, synthèses des connaissances et des idées, sont dressées, en particulier par L. Élie de Beaumont. En 1830-1833, C. Lyell publie ses Principes de géologie, texte fondateur de la discipline, dont l'un des points forts sera l'actualisme (les événements géologiques s'expliquent par les mêmes causes que les événements actuels).

Le XXe s. est marqué par la théorie de la dérive des continents de A. Wegener (1915). Des campagnes océanographiques révèlent, après la Seconde Guerre mondiale, que l'océan est parcouru de chaînes volcaniques dont les productions font réellement « bouger » l'écorce terrestre. La tectonique des plaques, dans les années 1960, apporte une explication globale à l'évolution de la Terre.

Les domaines de la géologie.

La géologie se subdivise à présent en de nombreuses branches. La pétrographie étudie les roches en s'appuyant sur la minéralogie et la cristallographie. La stratigraphie est liée à l'étude des sédiments (sédimentologie) et à la paléontologie. La géodynamique (cinématique et dynamique du globe) s'appuie sur la tectonique.

La géologie appliquée regroupe les applications de la discipline à la recherche minière et pétrolière, l'étude des eaux, le génie civil, etc. Enfin, de nouvelles disciplines, telles que la géophysique ou la géochimie, entretiennent des liens étroits avec les sciences exactes ou avec des techniques nées dans la seconde moitié du XXe s., comme la télédétection ou l'informatique géologique.