Louis XVI

(Versailles 1754 - Paris 1793), roi de France (1774-1791), puis roi des Français (1791-1792), fils du Dauphin Louis et de Marie-Josèphe de Saxe, petit-fils de Louis XV.

Il épouse en 1770 l'archiduchesse autrichienne Marie-Antoinette et succède en 1774 à Louis XV. Le jeune roi se révélera être un velléitaire, soumis aux influences de son entourage, particulièrement à celle de la reine.

Dès 1774, le roi renvoie Maupeou et Terray, et rappelle les parlements dans un souci de conciliation. Le choix des nouveaux ministres s'avère heureux : Vergennes aux Affaires étrangères (de 1774 à 1787), et Turgot au contrôle des Finances. Ce dernier redresse la situation. Mais les mesures prises (économies budgétaires, impôt sur tous les propriétaires fonciers) inquiètent les privilégiés, qui obtiennent du roi le renvoi du ministre (1776). Son successeur, le banquier Necker, se contente d'abord d'économies budgétaires limitées, mais l'entrée de la France dans la guerre de l'Indépendance américaine provoque une nouvelle crise financière et pose à nouveau le problème de la réforme fiscale. Le compte rendu que Necker envoie au roi, révélant le gaspillage de la cour, provoque son renvoi (1781). Calonne, qui lui succède en 1783, se heurte rapidement à la résistance des privilégiés. Le roi le remplace par Loménie de Brienne (1787), confronté à l'opposition renforcée des notables et des parlementaires. Des émeutes éclatent en province pour soutenir les parlements, que le roi a privés d'une partie de leur pouvoir. La crise du Trésor amène le roi à annoncer en août 1788 la convocation des états généraux pour le 1er mai 1789. Ce même mois, Loménie de Brienne est remplacé par Necker, qui rétablit dans leurs pleins droits les parlements.

S'appuyant sur la fraction la plus conservatrice de l'aristocratie, Louis XVI tente de résister aux initiatives révolutionnaires du tiers état : cassation de la décision du tiers de se proclamer Assemblée nationale (23 juin) ; concentration des troupes autour de Paris (24 juin) ; renvoi de Necker (11 juill.). Après la prise de la Bastille, le roi est ramené de force à Paris lors de la marche sur Versailles (journées des 5 et 6 oct.). Bien que devenu monarque constitutionnel, il ne se sent pas lié par le serment de fidélité prêté à la nation et à la Constitution lors de la fête de la Fédération (14 juill. 1790) et fonde tous ses espoirs sur les émigrés et une intervention étrangère. Mais sa fuite échoue à Varennes (20-21 juin 1791). Décidé à la « politique du pire », il forme un ministère girondin (mars 1792) chargé de conduire la guerre, puis met son veto aux décrets pris à la suite des premiers revers. Après l'insurrection du 10 août, Louis XVI est suspendu puis incarcéré au Temple. Le 21 sept. 1792, un décret de la Convention nationale abolit la royauté et proclame la république.

Au cours de son procès, le roi est accusé de conspiration contre la liberté publique et la sûreté générale de l'État. Sa culpabilité est votée à la quasi-unanimité, et la peine de mort prononcée par 387 voix contre 334 (17 janv.). Louis XVI est guillotiné le 21 janv. 1793.