Médecin (1865), il entre en politique comme républicain radical. Maire de Montmartre (1870), puis député de la Seine (1871), il échoue dans sa tentative de conciliation entre le gouvernement et les communards. Fondateur et directeur du journal la Justice (1880), député de la Seine (1875-1885), puis du Var (1885-1893), il prône la laïcité, la séparation de l'Église et de l'État, la suppression du Sénat et l'arrêt des conquêtes coloniales. Chef de l'extrême gauche radicale et grand orateur, il provoque la chute de plusieurs cabinets (notamment celui de Jules Ferry). Il contribue à la nomination de Boulanger au ministère de la Guerre, mais s'oppose ensuite à ce dernier. Impliqué dans le scandale de Panama, il perd son siège de député en 1893. Redevenu simple journaliste, il prend la tête des défenseurs de Dreyfus en publiant J'accuse de Zola (1898) dans l'Aurore. Sénateur du Var (1902), ministre de l'Intérieur puis président du Conseil (1906), il entreprend des réformes sociales (congé hebdomadaire, création d'un ministère du Travail), mais il réprime sévèrement les troubles provoqués par les vignerons du Midi et les ouvriers de la région parisienne, provoquant de ce fait la rupture avec les socialistes. Renversé en juill. 1909, il fonde le journal l'Homme libre (1913), qui devient, après l'institution de la censure (1914), l'Homme enchaîné, et vote contre la candidature de Poincaré à la présidence de la République. Appelé par Poincaré à constituer un cabinet de salut national (nov. 1917), Clemenceau, surnommé le Tigre, fait choisir Foch comme généralissime des forces alliées et conduit d'une main de fer le pays à la victoire. Il bénéficie alors d'une immense popularité. Président de la conférence de Paris, le Père la Victoire négocie le traité de Versailles (1919), mais son intransigeance et son anticléricalisme lui ont valu des adversaires nombreux, et il est écarté de la présidence de la République au profit de Paul Deschanel, en 1920.