Bach

Nom d'une famille de musiciens allemands.

Le plus illustre, Johann Sebastian ou Jean-Sébastien (Eisenach 1685 -  Leipzig 1750), est sans doute le plus grand génie de la musique occidentale.

Il a laissé une œuvre immense, à la fois puissamment originale et synthèse de la musique de son temps, mais aussi aboutissement de plus de trois siècles d'histoire musicale en Occident, en même temps que source de références pour bien des maîtres des XIXe et XXe s. (Beethoven, Liszt, Schönberg, Stravinski). Bach fit de brillantes études générales et ses études musicales avec son frère. En 1703, il est nommé organiste à St-Boniface d'Arnstadt, où il compose ses premières œuvres religieuses et des pages pour clavier. Il s'essaie aussi à la toccata, au prélude et à la fugue. De 1708 à 1717, il est musicien de chambre et organiste à la cour de Weimar, où il compose ses premières grandes œuvres pour orgue et plusieurs cantates. En 1717, il va à Köthene où, jusqu'en 1723, il dirigera l'orchestre du prince Leopold d'Anhalt. Il y compose beaucoup de musique instrumentale (suites, sonates, etc.). En 1723, il accepte le poste de cantor de l'église St-Thomas de Leipzig, où il restera jusqu'à sa mort. Là, outre des fonctions d'enseignement, il est chargé de la musique de l'église mais aussi de celle de la ville.

De ses deux mariages, il eut 20 enfants, dont quatre devinrent également compositeurs : Wilhelm Friedemann (1710-1784), Carl Philipp Emanuel (1714-1788), Johann Christoph Friedrich (1732-1795) et Johann Christian ou Jean-Chrétien (1735-1782).

J.-S. Bach a touché à tous les genres, sauf à l'opéra. Toute sa musique est fonctionnelle et de commande ; elle correspond aux trois aspects de sa carrière : le musicien d'église, l'homme de cour, le professeur.

Musique sacrée. D'inspiration luthérienne, elle comporte :

des œuvres vocales : chorals harmonisés, oratorios, Passions (saint Jean, 1723 ; saint Matthieu, 1729), motets ; environ 200 cantates d'église et des cantates profanes ; deux œuvres qui relèvent du culte catholique : un Magnificat (1723) et une Messe en « si » mineur (1724-1747) ;

des œuvres instrumentales : il privilégie notamment l'orgue, pour lequel il écrit la célèbre Toccata et fugue en « ré » mineur (1708), mais aussi 145 chorals (Orgelbüchlein), 50 préludes ou toccatas, ou fantaisies et fugues, partitas et variations.

Musique profane. Elle concerne surtout le clavier (clavecin) : inventions et symphonies, suites françaises, suites anglaises, partitas, 2 vol. du Clavier bien tempéré (I : 1722 ; II : 1744), Variations Goldberg (1742), Concert dans le goût italien (1735), Fantaisie chromatique et fugue ; des concertos originaux ou transcrits. On trouve également plusieurs recueils de musique de chambre et de musique pour orchestre (6 Concertos brandebourgeois [1721] ; 4 suites).

Le théoricien a donné toute la mesure de sa science de l'écriture avec les Variations canoniques, l'Offrande musicale (1747), l'Art de la fugue (1748-1750).