Angleterre, en angl. England

Partie sud de la Grande-Bretagne, limitée par l'Écosse au nord et le pays de Galles à l'ouest ; 130 400 km2 ; 53 012 456 habitants (Anglais). CAPITALE Londres.

HISTOIRE

L'Angleterre jusqu'à la conquête normande. Peuplée dès la préhistoire (monuments mégalithiques de Stonehenge), l'Angleterre était appelée Bretagne dans l'Antiquité. Elle fut peuplée par les Celtes. La conquête romaine est centrée sur le bassin de Londres.

Ve s. apr. J.-C. Invasion des peuples germaniques (Jutes, Angles et Saxons). Ils fondent plusieurs royaumes et repoussent les populations celtiques à l'E. Christianisée par Rome et par l'Irlande, l'Angleterre exerce une forte influence culturelle sur le continent à l'époque carolingienne.

Début du IXe s. Invasion des Danois.

1016. Le Danois Knud le Grand devient roi de toute l'Angleterre.

1042-1066. Règne d'Édouard le Confesseur, restaurateur de la dynastie anglo-saxonne.

Les dynasties normande et angevine
1066. Harold est battu et tué à la bataille de Hastings par Guillaume le Conquérant, duc de Normandie.

Le nouveau maître du pays organise ce royaume anglo-normand en constituant une noblesse militaire très fortement hiérarchisée et en faisant rédiger le Domesday Book (cadastre).

1154. Le duc d'Anjou, arrière-petit-fils de Guillaume le Conquérant, devient roi d'Angleterre sous le nom d'Henri II. Son mariage avec Aliénor lui apporte l'Aquitaine et le met à la tête du puissant Empire angevin. Il est le fondateur de la dynastie angevine des Plantagenêts (1154-1399). Après le règne de Richard Cœur de Lion, Jean sans Terre (1199-1216) perd toutes les possessions françaises (sauf la Guyenne).

1215. La Grande Charte, reconnaissance écrite des libertés traditionnelles, est octroyée par Jean sans Terre.

Au XIVe s., les prétentions des rois d'Angleterre au trône de France, jointes à des rivalités économiques et stratégiques, déclenchent la guerre de Cent Ans (1337-1453), au cours de laquelle les Anglais remportent de nombreux succès : Crécy (1346), Azincourt (1415). Mais, finalement, seul le port de Calais reste entre leurs mains.

1450-1485. La guerre des Deux-Roses oppose les deux branches de la dynastie angevine : York et Lancastre. Richard III d'York est battu à Bosworth (1485) par Henri VII Tudor.

Les Tudors. Henri VII rétablit l'ordre et la prospérité dans le royaume.

Le XVIe s. anglais est marqué par la personnalité du roi Henri VIII (1509-1547), qui rompt avec l'Église catholique et se proclame chef de l'Église d'Angleterre (1534). Son fils Édouard VI établit le protestantisme, sa fille Marie Tudor rétablit le catholicisme et épouse Philippe II d'Espagne ; une autre de ses filles, Élisabeth Ire (1558-1603), rétablit l'anglicanisme, abat la résistance des catholiques, fait exécuter sa rivale Marie Stuart, détruit l'Invincible Armada du roi d'Espagne et soumet l'Irlande. Un remarquable essor littéraire marque son règne.

La dynastie des Stuarts et les révolutions anglaises
1603. Mort d'Élisabeth, qui a pour successeur le fils de Marie Stuart, déjà roi d'Écosse, Jacques Ier. Celui-ci réunit les deux Couronnes d'Angleterre et d'Écosse.

Jacques Ier et son successeur Charles Ier ont à lutter contre le Parlement, puis contre une opposition puritaine (protestants hostiles à l'anglicanisme) qui se radicalise. La colonisation de l'Amérique du Nord est amorcée.

1649. Exécution de Charles Ier.

La république est proclamée. Oliver Cromwell en devient le lord-protecteur et établit une véritable dictature des puritains. Il triomphe des Provinces-Unies et de l'Espagne. Son fils Richard, qui lui succède à sa mort (1658), doit se démettre ; le général Monk rétablit la monarchie.

1660-1685. Charles II restaure l'Église anglicane et persécute les puritains.

1679. Le « bill » (loi) de l'habeas corpus protège les citoyens contre les arrestations arbitraires.

Le Parlement anglais est désormais divisé en deux grands partis : les whigs (libéraux, adversaires des Stuarts) et les tories (conservateurs, anglicans, fidèles au roi).

1685-1688. Jacques II tente de restaurer le catholicisme. Sa politique provoque une seconde révolution.

1688. Le Parlement fait appel au stathouder (gouverneur) de Hollande, Guillaume d'Orange, époux de la reine Marie, qui devient roi d'Angleterre sous le nom de Guillaume III.

La monarchie constitutionnelle remplace l'absolutisme et la puissance économique de l'Angleterre s'affirme. Les nouveaux souverains mènent la lutte contre Louis XIV, prélude à une période d'hostilité coloniale franco-anglaise.

1701. Sous le règne de la reine Anne, l'Acte d'établissement assure une succession protestante au trône d'Angleterre.

1707. L'Acte d'union lie définitivement les royaumes d'Angleterre et d'Écosse.