nom féminin
(de 1. Église)
Édifice où se réunissent les chrétiens pour célébrer leur culte.
Lieu sacré qui accueille les fidèles pour leurs célébrations, l'édifice propre au culte chrétien doit son nom d'église – mot qui signifie d'abord « assemblée » (ekklêsia) – à cette destination communautaire. Le mot « Église » a toutefois une autre signification : du point de vue de la théologie chrétienne, il signifie l'union de tous les hommes au Christ, formant ainsi le « corps mystique ». Le rite solennel de la consécration d'une église assimile celle-ci à la Jérusalem céleste, notamment par l'onction de l'autel, qui figure le Christ dans son Royaume.
Le premier modèle architectural des églises est celui de la basilique antique. Mais elles ont aussi adopté le plan centré (octogonal ou circulaire), par exemple lorsqu'elles abritaient dans leurs autels des reliques de martyrs. Par ailleurs, jusqu'à la fin du Moyen Âge, elles empruntaient à la synagogue juive leur orientation en direction de Jérusalem, selon la tradition qui voulait que, lors de son retour, le Christ apparaîtrait de ce côté-là.
Le plan basilical s'étant modifié dans un sens cruciforme avec la création du transept, l'église comprend généralement les parties suivantes : le chœur (partie intérieure du chevet), souvent surmonté d'une abside, accueille l'autel, parfois surélevé et séparé par une clôture (chancel, ou en Orient, iconostase) de la nef, où prennent place les fidèles ; le narthex, pour les liturgies de préparation ; le déambulatoire, la crypte, les absidioles (pour les autels latéraux), suivant l'importance de l'édifice ou lorsque celui-ci est un centre de pèlerinage. Mais les proportions entre ces espaces, la décoration des murs, colonnes, tympans, etc., l'adoption de techniques de construction et de styles nouveaux ont introduit beaucoup de variété dans cette architecture spécifique dont les innovations, depuis l'église cistercienne jusqu'au temple baroque, restent axées sur la symbolique d'une communauté formant le « corps mystique ».