Égypte antique (religions de l').

Outre les génies qui présidaient aux diverses activités de la nature et des hommes (du blé, de la cuisine, de la brasserie...), la religion primitive de l'Égypte comprend des dieux cosmiques, qui se manifestent sous la forme de phénomènes physiques – Rê (le soleil), Shou (l'atmosphère), Geb (la terre), Nout (la voûte céleste) –, et des divinités locales : Ptah à Memphis, Rê à Héliopolis, Amon à Thèbes, Thot à Hermopolis, Horus à Edfou, Osiris à Abydos...

À ces deux groupes, entre lesquels la frontière se déplace parfois, s'ajoute celui des animaux sacrés (le bœuf Apis, le bélier d'Amon, le bouc d'Osiris). Avec la Ve dynastie, le culte solaire d'Héliopolis devient religion d'État, les pharaons prenant le titre de « fils de Rê ». Sous la XIIe dynastie, Amon aura la prééminence aux côtés de Rê. La divinité suprême sera alors, pendant des siècles, Amon-Rê, sauf pendant une brève période monothéiste, lorsque Aménophis IV, devenu Akhénaton, fera du disque solaire, Aton, la seule divinité. Les dieux, dont chacun est le dieu suprême là où il s'installe, auront tendance à se grouper en « triades » ou en synthèses plus importantes. Parallèlement, dans certaines cités apparaissent des systèmes théologiques dont les plus importants sont ceux d'Héliopolis, de Memphis et d'Hermopolis. Le lieu par excellence du rituel est le temple, où l'on entretient le dieu, pour qu'il maintienne la marche du monde. Une des principales caractéristiques de la religion de l'Égypte antique est l'importance qu'elle accordait à l'au-delà. En témoignent notamment la construction des pyramides, pour les pharaons divinisés, ou de somptueux tombeaux, pour les hauts fonctionnaires, et la complexité des rites funéraires, dont l'embaumement sous l'égide du dieu-chacal Anubis. Le jugement prononcé après la mort par la déesse Maât peut faire entrer le défunt, assimilé à Osiris, dans l'assemblée des dieux.