tabagisme [tabaʒism] 

nom masculin

Intoxication chronique par le tabac.

La fumée de tabac contient de la nicotine (alcaloïde toxique pour l'appareil cardiovasculaire et surtout responsable du phénomène de dépendance) et aussi d'autres substances dangereuses pour la santé, notamment celles qui résultent de la combustion du tabac, du papier et des additifs incorporés à la cigarette. Les plus dangereuses sont les goudrons cancérigènes et l'oxyde de carbone.

Au moins un tiers des cancers et 80 % des broncho-pneumopathies chroniques obstructives (BPCO) conduisant à l'insuffisance respiratoire chronique sont liés au tabac. En association avec les autres facteurs de risque, le tabac est un des responsables des maladies cardiovasculaires. On estime qu'il est la cause de 3 millions de morts par an dans les pays industrialisés, dont environ la moitié avant l'âge de 65 ans. La consommation de tabac tend à toucher des sujets de plus en plus jeunes (50 % des adolescents sont fumeurs entre 16 et 18 ans, avec un pourcentage pratiquement égal entre garçons et filles).

Cancers du fumeur.

Le risque de cancer bronchique croît avec l'intensité du tabagisme et surtout la durée en années de celui-ci : plus le début d'un tabagisme a été précoce, plus le risque de développer un cancer bronchique apparaît tôt. La croyance répandue que le « petit fumeur » ne court aucun risque est donc erronée : il n'existe pas de seuil au-dessous duquel le risque d'être atteint par un cancer bronchique serait nul. Les cancers de la bouche (cigarettes et cigares, fumeurs de pipe), du rhino-pharynx, du larynx et de l'œsophage sont également, dans de très nombreux cas, provoqués par la consommation de tabac, le risque étant renforcé par l'alcool. De très nombreux autres cancers (de la vessie, du col utérin, du sein, du rein, du pancréas, du côlon) sont eux aussi liés au tabagisme.

Dépendance au tabac.

La nicotine est la principale substance responsable de cette dépendance. La molécule de nicotine ressemble à celle de l'acétylcholine, un neurotransmetteur très important. Elle se fixe sur les récepteurs spécifiques présents dans plusieurs zones cérébrales, notamment dans celle où se situe le « système de récompense », source de la sensation de plaisir, sur lequel agissent toutes les drogues. Lorsque la fumée est inhalée, la nicotine est absorbée très rapidement dans les alvéoles pulmonaires et se fixe en moins de 10 secondes sur les récepteurs de l'acétylcholine, avec apparition des signes qu'elle provoque : accélération du pouls, élévation de la tension artérielle et surtout effets psychologiques responsables de la dépendance.

Sevrage du tabac.

Sans motivation forte, il est illusoire d'espérer un arrêt durable du tabagisme. Différentes méthodes peuvent aider le fumeur. Certaines font appel à des substituts de la nicotine (gomme et timbre transdermique à la nicotine) afin de limiter les troubles liés au manque. Toutefois, cet apport nicotinique ne doit pas être présenté comme un remède miracle et doit s'accompagner d'un soutien par le médecin ou le tabacologue. L'administration de médicaments (antidépresseur agissant sur la dépendance à la nicotine, molécule agissant sur des récepteurs nicotiniques) doit être bien encadrée en raison de leurs effets indésirables. Les thérapies comportementales et cognitives aident à corriger la dépendance comportementale et psychologique.

Une prise de poids peut accompagner le sevrage. Elle est due, d'une part, à un phénomène de compensation, d'autre part à l'interruption de l'apport de nicotine et nécessite des mesures diététiques adaptées.