sida [sida] 

nom masculin

(acronyme de syndrome d'immunodéficience acquise)

MÉDECINE Affection grave, transmissible par voie sexuelle ou sanguine, et caractérisée par l'effondrement ou la disparition des réactions immunitaires de l'organisme.

Le sida est dû à un rétrovirus, le VIH (virus d'immunodéficience humaine, HIV en anglais), identifié en 1983 par Luc Montagnier en France puis confirmé par Robert Gallo aux États-Unis. On en connaît deux types, le VIH 1 et le VIH 2. Fin 2010, on estime que 34 millions de personnes dans le monde vivaient avec le VIH et que plus de 65 millions de personnes ont été contaminées depuis le début de l'épidémie. Le sida est une maladie mortelle (en 2008, il a tué 2 millions de personnes) ; il est ralenti par les traitements, mais ne peut être guéri.

Mécanismes de l'infection.

Le VIH s'attaque à certains globules blancs, les lymphocytes T-CD4 qui coordonnent les réponses immunitaires, et les détruit. Quand le taux de ces lymphocytes devient trop bas, l'organisme n'est plus capable de se défendre contre les maladies infectieuses, ni de détruire les cellules anormales. Les malades sont alors très sensibles aux maladies dites opportunistes, qui ne se développent pas chez des personnes dont le système immunitaire est efficace.

Modes de contamination.

Il existe trois modes de transmission possibles du VIH :

– par voie sexuelle : transmission lors de relations sexuelles (hétérosexuelles ou homosexuelles) non protégées par un préservatif ;

– par voie sanguine : transfusions de sang ou de dérivés de sang (depuis 1985, diverses techniques, notamm. de dépistage, ont rendu ce risque pratiquement nul en Europe), piqûre accidentelle avec des aiguilles souillées par du sang contaminé (personnel soignant), et toxicomanie par voie intraveineuse avec partage de seringues ;

– par voie materno-infantile (de la mère à l'enfant) : le VIH peut se transmettre au fœtus pendant la grossesse, et au bébé au cours de l'accouchement puis pendant l'allaitement.

Les signes de la maladie.

La contamination passe le plus souvent inaperçue ou se traduit par un léger état grippal. L'absence de signes physiques peut ensuite durer des années (pendant lesquelles le virus se multiplie dans le corps), avant que n'apparaissent les premiers signes de la maladie. Le sida se manifeste alors par une altération de l'état général (amaigrissement, fatigue, etc.) et par l'apparition de maladies opportunistes. Le poumon est souvent touché (infection par le parasite Pneumocystis carinii), ainsi que le système nerveux central (toxoplasmose cérébrale). La rétine, le système digestif, les muqueuses et la peau peuvent aussi être touchés. Des cancers rares apparaissent également, tel le sarcome de Kaposi, qui forme des taches violacées sur la peau.

Dépistage et traitements.

Le dépistage consiste en la détection dans le sang des anticorps dirigés contre le virus (sérologie à VIH). La séropositivité correspond à la présence de ces anticorps, et indique que la personne a été contaminée ; la séronégativité est le statut sérologique des personnes non infectées. Le degré évolutif de la maladie est évalué par la mesure de la charge virale (nombre de particules virales dans chaque millilitre de sang). Les traitements actuels se fondent sur l'association de plusieurs antiviraux : le plus courant est la trithérapie (association de trois molécules différentes). Ils permettent d'endiguer l'évolution de la maladie, mais non d'éradiquer le virus. La mise au point d'un vaccin s'avère quant à elle très difficile.

Prévention.

À chaque mode de transmission du virus correspond un mode de prévention. L'usage de préservatifs est aujourd'hui le seul mode efficace de protection contre la transmission par voie sexuelle. En ce qui concerne la transmission sanguine, la prévention se fonde sur l'analyse et le traitement thermique de tous les produits dérivés du sang, et sur l'usage de seringues stériles à usage unique. Des antirétroviraux pris pendant la grossesse limitent le risque de transmission de la mère au fœtus ; l'allaitement est déconseillé.