servage [sɛrvaʒ] 

nom masculin

(de serf)

  1. État de serf.
  2. LITTÉRAIRE État de dépendance : Peuple qui refuse le servage imposé par l'occupant (SYN.  esclavage, servitude).

La condition du serf.

Le servage lie héréditairement le serf à la parcelle de terre qu'il exploite et à la volonté de son maître. Si le serf n'est pas un homme libre, il n'est pas non plus un esclave. À la différence de ce dernier, il ne peut être acheté ou vendu sans la terre qu'il exploite et il subvient lui-même à sa propre subsistance. Mais il est privé de nombreuses libertés personnelles : il ne peut ni quitter la terre ou le village où il travaille ni se marier sans la permission de son seigneur. Il est de plus astreint à des corvées (travail gratuit exigé par le seigneur) et à toutes sortes de taxes. Le serf ne peut échapper à sa condition que par l'affranchissement ou par la fuite.

Expansion et déclin du servage.

Dans l'Europe médiévale, une grande partie de la paysannerie est astreinte au servage à partir du Xe-XIe s. Cependant, le servage décline fortement dans l'Europe occidentale à partir du XIIIe s. Après la grande crise démographique qui suit la Peste noire (1347-1352), la plupart des paysans recouvrent les libertés personnelles, même si leur condition économique ne s'améliore pas beaucoup. En revanche, en Europe orientale, le servage se développe à l'époque moderne. En dépit de graves révoltes paysannes, il n'est complètement et définitivement aboli qu'en 1807 en Prusse, en 1848 dans l'Empire austro-hongrois et en 1861 en Russie.