Après le coup d'État du 2 décembre 1851, Louis Napoléon Bonaparte fait rétablir à son profit, par plébiscite, la dignité impériale (nov. 1852), mettant fin à la IIe République.
2 déc. 1852. Louis Napoléon est proclamé empereur sous le nom de Napoléon III.
L'Empire autoritaire (1852-1860). L'empereur détient l'essentiel du pouvoir ; le suffrage universel est limité et la presse étroitement surveillée. Soutenu par la bourgeoisie, les masses rurales et l'armée, le régime ne rencontre alors que peu d'opposition. La France connaît une conjoncture économique favorable et s'industrialise rapidement. Les communications se modernisent, en particulier les chemins de fer, et Paris est transformé par les travaux d'Haussmann. À l'extérieur, le régime cherche à affirmer le prestige de la France sur plusieurs fronts. Il commence la mise en valeur de l'Algérie tandis que des expéditions au Sénégal et en Cochinchine jettent les bases de l'empire colonial.
1856. Le traité de Paris met fin à la guerre de Crimée, remportée sur la Russie.
1858. L'attentat manqué d'Orsini fournit le prétexte d'une répression contre les républicains.
1859. Favorable à l'unité italienne, Napoléon III remporte contre les Autrichiens les victoires de Magenta et de Solferino, en Italie.
1860. Un plébiscite réunit Nice et la Savoie à la France.
Cependant, cette politique italienne, opposée aux intérêts du pape, éloigne de Napoléon III les catholiques, tandis que le traité de commerce avec l'Angleterre (1860), abaissant les droits de douane, mécontente la bourgeoisie d'affaires. Pour obtenir de nouveaux appuis, l'empereur est alors contraint de faire des concessions.
L'Empire libéral (1860-1870). Les réformes politiques de 1860 donnent un rôle accru au corps législatif et favorisent le réveil de la vie politique.
1864. Les ouvriers, en liaison avec l'Internationale, obtiennent la reconnaissance du droit de grève.
1867. Échec de l'expédition du Mexique entreprise en 1862.
L'opposition tire parti des réformes qui rendent aux Français la plupart de leurs libertés politiques (liberté de réunion et assouplissement du régime de la presse, 1868 ; initiative des lois rendue au Corps législatif, 1869). Elle triomphe aux élections de 1869. Émile Ollivier, chef du « tiers parti », favorable à un Empire parlementaire, est chargé de former un gouvernement libéral.
1870. Établissement d'un régime semi-parlementaire, qui semble consolidé par le plébiscite du 8 mai. Mais les événements extérieurs révèlent la faiblesse profonde du régime. Six semaines après la déclaration de guerre à la Prusse, la capitulation de Sedan (2 sept.) entraîne la chute de l'Empire et la formation d'un gouvernement de la Défense nationale.